Je ne peux pas faire comme si de rien n’était.

Par défaut

Ca y est, ma maman est partie, elle ne souffre plus. Je viens d’apprendre la nouvelle à laquelle je me suis préparée depuis longtemps mais le chagrin est quand même là…Pour l’exprimer, j’ai cherché et trouvé ce poème de Jacques Prévert. Il ne parle pas de la mort (ou si peu), c’est la raison pour laquelle j’ai choisi celui-ci et non un autre.

De votre part, si vous souhaitez vous exprimer, allez y avec des mots d’amour, pas de condoléances…Merci à vous…

Cet Amour

Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blémir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelles
Et qui n’a pas changé
Aussi vraie qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi j’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.

Une réponse

  1. Ndimby !!!

    Merci beaucoup. J’ai trouvé celui là en premier et j’ai opté finalement pour celui de Jacques Prévert…

    Mana-namana manana anareo !

  2. La mort n’est rien

    La mort n’est rien,
    je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
    Je suis moi. Vous êtes vous.
    Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.

    Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
    parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
    N’employez pas un ton différent,
    ne prenez pas un air solennel ou triste.
    Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

    Priez, souriez,
    pensez à moi,
    priez pour moi.

    Que mon nom soit prononcé à la maison
    comme il l’a toujours été,
    sans emphase d’aucune sorte,
    sans une trace d’ombre.

    La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
    Le fil n’est pas coupé.
    Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
    simplement parce que je suis hors de votre vue ?
    Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

    Canon Henry Scott-Holland (1847-1918),
    traduction d’un extrait de « The King of Terrors », sermon sur la mort 1910
    Quelquefois attribué à Charles Péguy, d’après un texte de Saint Augustin

  3. Tantana.
    Masoandro nanazava
    No potika sy rava,
    Niomana ny saiko
    Fa kosa ny tsy haiko,
    Dia ny nanindry fo
    Hampangina ny taloha.

    Tsaroako mantsy ireny
    F’izaho no tsy niteny,
    Tambitamby sy fitia
    No nitantana ny dia,
    Ko’averiko ombieny
    Fa tena tiako i neny.

    Hany fantatro izao
    Tsy ho lavitra ahy ianao,
    Fa hiaro ahy hatrany
    Andravaka ny tany;
    Toa izay niriko
    Fa ny tianao no tiako.

    (19/02/10 rovahiga)

  4. RR,

    Ne vous en faites pas, vous avez compris maintenant je n’ai pas répondu – encore – à vos messages.
    Et merci de partager ma peine avec une aussi belle chanson…

    Pretty Zoely de maintenant, jadis et naguère 😉

  5. Citoyenne !

    Tu es dans mon coeur à tout jamais !!!
    Merci pour la chanson de Ricky qui est très belle. Ary aiza ny feo sy ny mozika ?

  6. Prettyzoely,

    Dans mes derniers messages, le temps pour moi était un peu à la taquinerie. Qui aurait pensé qu’au même moment vous alliez affronter l’une des épreuves les plus terribles que l’on puisse subir dans notre parcours terrestre ?

    Je n’ai pas encore eu, malheureusement, le temps matériel de vous connaître. Avec le peu que je sais, je sens néanmoins que vous êtes quelqu’un de bien, peut-être même d’important, dont je peux partager les points de vue, la philosophie de la vie, le chemin. A la source de toutes les qualités dont vous êtes aujourd’hui parée, il y a forcément eu une maman qui, comme Yves Duteil, a dû fredonner plus d’une fois, à sa manière : « Si j’étais ton chemin ».

    Courage Prettyzoely !

    RR.

    Si j’étais ton chemin (Yves Duteil)

    Assis près du grand saule, au milieu du jardin
    Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
    Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir
    J’essaie d’imaginer le cours de ton histoire
    Les lignes de ta main, si j’étais ton chemin

    Je me ferais discret dans l’ombre de tes pas
    Pour t’aider à grandir et pour t’ouvrir la voie
    Je serais la poussière qui s’envole à tes pieds
    Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers

    Je t’aimerais au point de te lâcher la main
    Pour que tu sois le seul à choisir ton destin
    A destiner ta route en puisant au hasard
    Les raisons d’espérer et la force d’y croire
    Si j’étais ton chemin, si j’étais ton chemin

    Je construirais des ponts, des tunnels, des ouvrages
    J’ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
    Pour que tu puisses aussi t’écarter quelquefois
    Des pistes balisées qu’on a tracé pour toi

    Je t’apprendrais les mots pour soigner les blessures
    Les signes éparpillés le long de l’aventure
    Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
    Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
    Mais qui tiendraient ta main, si j’étais ton chemin

    J’irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit
    Le planter dans la terre et l’inonder de pluie
    De lumière et d’amour, au soleil de midi
    Pour que tu rêves encore, chaque jour de ta vie

    Je ne t’épargnerais ni le temps ni l’effort
    Pour que tu sois debout devant les coups du sort
    Solide et résistant face à l’adversité
    Riche de ton courage et de ta liberté

    Et je déposerais quelque part une pierre
    Pour te laisser t’asseoir, offrir une prière
    A tous ceux dont l’histoire t’a mené jusque-là
    Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
    Si j’étais ton chemin, si j’étais ton chemin

    Et nous serions semblables aux bulles de savon
    Qui font la route ensemble et puis qui se défont
    Dans le même courant, chacun de son côté
    Mais sans aucun désir, au fond, de s’éloigner

    Puis, je m’effacerais comme un sentier se perd
    En refaisant parfois le chemin à l’envers
    J’aurais le sentiment d’avoir rempli mon rôle
    Et je m’endormirais à l’ombre du grand saule
    Où je berçais sans fin le début de ta vie

    Au-delà des bonheurs partagés en commun
    Saurais-je alors enfin si j’étais ton chemin ?
    Si j’étais ton chemin ?

  7. J’avais reçu un message : je ne t’oublie pas, envoie ce cœur à ceux que tu aimes et que tu n’oublies pas même quand tu ne donnes pas de nouvelles… Je t’envoie le cœur, je pense très fort à toi.

    Je t’envoie cette chanson de Ricky qui parle de sa mère. Pas de condoléances, juste un hommage à la personne qui nous aime surement le plus au monde : maman.

    IZY INDRINDRA IZY

    Izy e
    No fiainana
    Izy e
    Fifaliana
    Izy
    Dia fitiavana
    Mozika be dia be
    Tsy mety lany
    Nefa izy
    Izy voatery nandeha
    Ireo vitany tety
    Efa be dia be
    Izy
    Tsy hiverina intsony
    Lasa lavitra be
    Ivelan’ny Tontolo

    Izy e
    izy indrindra izy e! (3)
    Izy e
    Dia fitiavana be!

    Izy e
    Sangisangy ihany koa
    Izy e
    Vazivazy tsy fohy
    Izy
    Tambitamby tokoa
    Antsoiko isan’andro
    Rehefa misy manjo
    Izay nomeny rehetra
    Tena izy tokoa
    Tsy nasiany fepetra
    Fa vokatry ny fo
    Ny hafatra napetrany
    Ampitiavana be
    Nakipiny ny masony
    Lasa izy nandeha.

    Izy e
    izy indrindra izy e!
    Izy e
    Dia fitiavana be!