« Combattre la crise économique globale par le biais de l’entreprise privée, de l’innovation et de l’intégration »

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Tel est le titre de l’article publié sur le site de la Banque Mondiale dans la rubrique Afrique : Combattre la crise

Les pays d’Afrique subsaharienne recherchent des manières novatrices de renforcer la croissance
Les entrepreneurs contribuent à montrer la voie à suivre au travers d’approches novatrices en matière de commerce et d’exportations
Les initiatives liées à la gouvernance et au développement des infrastructures sont également essentielles pour éviter les effets de la crise globale

ADDIS-ABEBA, 9 février 2010 – Alors qu’elle entame une nouvelle décennie, l’Afrique subsaharienne se trouve déstabilisée par les effets de trois crises mondiales importantes dans les secteurs alimentaire, énergétique et financier, qui ont inversé un grand nombre de progrès économiques réalisés au cours des 10 dernières années et laissé certaines projections de croissance à des niveaux inférieurs à ceux d’il y a 30 ans.
Tandis que les effets de la crise financière – qui a les plus grandes répercussions – ne sont pas encore entièrement évalués, l’impact sur les flux de capitaux privés, le développement des infrastructures, les prix des matières premières, les paiements et les êtres humains est évident.
Les pays africains et leurs partenaires au développement sont cependant en bonne voie pour trouver des réponses à la crise. En Sierra Leone, en Éthiopie, tout comme en Côte d’Ivoire – étapes du récent voyage de 8 jours que le Président de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, a effectué en Afrique – les entreprises privées conjuguent leurs efforts avec les initiatives de gouvernance et l’attention portée aux infrastructures pour créer un climat positif propice à la croissance.
«
Je quitte l’Afrique en étant impressionné par les mesures qu’un grand nombre de ses gouvernements prennent pour faire face à la crise, a déclaré M. Zoellick, et les progrès que j’ai pu constater sur le continent conforte mon opinion selon laquelle l’Afrique a le potentiel de devenir un autre pôle de croissance pour l’économie mondiale. »

Les entrepreneurs stimulent la croissance africaine
Mme Bethlehem Tilahun est un jeune entrepreneur qui a créé en 2004 la société SoleRebels, une usine de fabrication de chaussures située dans les environs d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. La société fabrique des chaussures de manière artisanale, à partir de matériaux locaux souvent recyclés, et elle est devenue le premier exportateur éthiopien de chaussures vers les États-Unis. Il n’est pas difficile de comprendre la raison pour laquelle Mme Obiageli Ezekwesili, Vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Afrique qui a accompagné M. Zoellick lors de son voyage, a décrit la société comme une
« entreprise des déchets devenus richesses ».
Mme Tilahun et ses employés, souvent des membres marginalisés de sa communauté auxquels elle assure une formation, utilisent l’Internet pour commercialiser les produits et conclure des affaires avec les acheteurs étrangers. La société est la première entreprise de chaussures éthiopienne à avoir obtenu la certification internationale de commerce équitable.
La trentaine, dotée d’une grande vitalité et passionnée par son travail, Mme Tilahun a lancé son usine depuis son domicile. Aujourd’hui ce sont quelque 50 employés qui y travaillent à plein temps, auxquels s’ajoutent et 75 autres à temps partiel. Pour elle, l’objectif est d’atteindre des ventes de 1 million de dollars avant la fin de ses 10 premières années d’exploitation. Mais, comme pour Agathe, une autre femme entrepreneur de Côte d’Ivoire qui aide les femmes à acquérir des titres de propriété de fermes de cacao, les droits à la propriété et l’accès au crédit apparaissent comme l’un des principaux défis à surmonter pour réaliser son objectif.
Également à Addis-Abeba, la bourse des matières premières éthiopienne, Ethiopian Commodities Exchange (ECX), est une entreprise à la pointe de l’innovation qui a démontré, en moins de deux ans, comment le commerce des principales matières premières agricoles pouvait transformer un système traditionnel et largement informel en une initiative électronique moderne qui fournit une qualité et des prix transparents et met en relation les fermiers locaux avec les acheteurs et consommateurs internationaux.
La ECX a ouvert ses portes en avril 2008. Elle a été conçue par sa présidente-directrice générale, Eleni Gabre-Madhin, dont les efforts en faveur de l’entreprenariat, ainsi que ceux de Mme Tilahun et d’autres individus, permettent de stimuler l’économie éthiopienne et de la piloter au travers de l’orage économique mondial.
Mme Gabre-Madhin parle de son rêve de révolutionner le système de commercialisation agricole traditionnel éthiopien en fournissant
« un système de bout en bout sûr et fiable pour la manipulation, le calibrage et l’entreposage des matières premières, en faisant correspondre les offres aux propositions d’achat pour les transactions de matières premières, et en établissant un système de paiement et de livraison des marchandises sans risque pour le règlement des transactions. »
Elle parle avec fierté pour avoir positionné l’Éthiopie comme pays possédant un des systèmes nationaux de classification et de recherche du café de spécialité les plus sophistiqués au monde, qui bénéficie à des millions de producteurs sur une petite échelle dont les connaissances en matière de grains de café de première qualité sont limitées.

Une approche systématique à la bonne gouvernance
En Sierra Leone, pays qui vient seulement d’émerger d’un conflit violent, la Commission de lutte contre la corruption (Anti-Corruption Commission, ou ACC) est sur le point de donner une interprétation pratique de la notion de bonne gouvernance qui est le sujet de nombreuses discussions. M. Zoellick est sorti d’une réunion avec les membres ACC en étant convaincu de l’efficacité du groupe.
« Vous avez un des systèmes de lutte contre la corruption les mieux intégrés que je connaisse », a-t-il indiqué aux membres de l’ACC galvanisés. « J’admire vos capacités et votre endurance, et je souhaiterais transmettre vos enseignements à d’autres. »
Un des sujets de préoccupation pour la Commission concerne la sécurité de son personnel et de l’ensemble des preuves qu’elle rassemble et qui nécessite un entreposage dans des installations permanentes sécurisées. Mais les membres de la Commission ont précisé que rien ne les arrêtera pour nettoyer la société et faire apparaître les changements de comportement dont la Sierra Leone a besoin.
« Nous sommes déterminés à traiter les questions systémiques, et non pas simplement à arrêter des individus pour les mettre en prison », ont affirmé les membres de la commission ACC, tandis qu’ils décrivaient un programme de travail qui englobe les questions de surveillance et de conformité, la sensibilisation du public et les actions de proximité, ainsi que les alliances avec le parlement, la société civile et les médias.

Développement des infrastructures
La manière dont les gouvernements africains gèrent la corruption et les autres questions de gouvernance déterminera leur mode de gestion des principaux enjeux d’infrastructures qui handicapent la plus grande partie du continent et freinent le développement. L’Afrique possède d’abondantes sources énergétiques, mais elle demeure celle qui dispose des infrastructures énergétiques les moins nombreuses. La réponse à la question  de savoir si l’Afrique deviendra le pôle de croissance économique mondial dépendra largement de ce qu’elle fait pour exploiter l’énergie, dans le cadre d’initiatives nationales ou régionales.
M. Zoellick a visité deux projets qui ont été créés pour atteindre cet objectif : la centrale thermique d’Azito alimentée au gaz (banlieue d’Abidjan) et le barrage hydroélectrique de Bumbuna en Sierra Leone. Il a noté que le barrage ne fournira pas seulement de l’électricité à la majorité des foyers, mais qu’il pourrait transformer la Sierra Leone en un exportateur d’énergie.
M. Zoellick a clairement indiqué au début de son voyage en Afrique qu’il avait pour objectif d’écouter et d’apprendre. Il a appris que des initiatives dans le domaine des technologies de l’information et de la communication révolutionnent le contexte du développement dans certains pays, mais doivent être renforcées ; que des petites et moyennes entreprises pourraient se développer au-delà des frontières nationales, réaliser des économies d’échelle et trouver de nouveaux marchés sur le continent et au-delà. Il a également appris que des institutions publiques et privées redéfinissent la notion de gouvernance et plantent le décor pour un gouvernement qui soit plus transparent et possède un sens plus aigu des responsabilités.

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Une réponse

  1. Pourquoi je crois que l’entrepreneuriat est un thème porteur pour le développement international

    http://johanneveilleux.com/2010/12/07/entrepreneuriat-un-theme-porteur-pour-le-developpement-international/

    2010 DÉCEMBRE 7 by Johanne Veilleux
    Parler d’entrepreneuriat, c’est aussi se concentrer sur la réussite. C’est l’occasion pour les organisations de coopération internationale de partager des histoires à succès rendues possibles grâce à l’aide internationale. Je le mentionnais dans mon précédent billet, ces années-ci, les organisations de développement international sont souvent pointées du doigt. Il y a vis-à-vis de la coopération internationale un scepticisme ambiant. Il est donc essentiel plus que jamais que les acteurs de la coopération internationale mettent de l’avant les retombées positives de leur travail. Je crois également qu’en cette période post-récession mondiale, la population a besoin d’entendre des histoires à succès et de découvrir de nouvelles initiatives, inspirantes et vouées à la réussite.