Une constante à Madagascar : la HATATITE prospère

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Je vais parler un peu de Madagascar aujourd’hui. Très peu. Juste pour dire que je reste à l’écoute des infos. J’ai appris que des gens en province croient que la majorité des Malgaches à Tana sont pour le gouvernement en place. Et que c’est pour cela qu’il ne se passe rien. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire quand ils ont comme seule réponse la voix des armes ou des arrestations par vague ?

J’ai également appris que les chefs de région fêtent à chaque fois leurs milliards d’Ariary. Tandis qu’à côté, les gens ont du mal à acheter leur riz : j’avais twitté le billet d’Humeur en date du 10 janv. 2011 sur lexpressmada Il n’y a pas le moindre riz..sque. Ce n’est pas la hausse des prix qui fera exploser les Malgaches. http://bit.ly/hHqlvP #Madagascar…Et il n’est plus visible sur le site !!!

Il est dit aussi que les gens qui viennent se plaindre du vol de leur bétail s’entendent dire par les officiers de l’ordre : « Izay kisoa roa voahalatra ve no handehananao aty ? Mangalara koa !!! »

Alors je vous propose de lire le billet d’humeur du 12 janvier Hintsy Allah avant qu’il ne disparaisse également !!!
La crise tourne en rond et mord sa queue. Deux ans exactement après le début des négociations les principaux acteurs, moins leur caïd respectif, reviennent à l’endroit où on avait tenté de la dénouer. L’hôtel Le Hintsy sur les rives de l’Ikopa avait été choisi pour abriter les premiers pourparlers entre les deux protagonistes et leurs représentants sous l’égide du FFKM et des Nations-Unies.
Le dialogue était difficile entre les deux enfants terribles de la classe politique merina. Ravalomanana encore tout puissant s’est comporté de manière cavalière et avait préféré une escapade à Mahajanga au moment où tout le monde l’attendait à Ambohimanambola. Un geste qu’il ne referait certainement pas si tout était à refaire. Ironie de l’histoire, tout se refait justement au même endroit mais sans lui. Il aurait aimé assister en chair et en os aux négociations au lieu de devoir lire les rapports et d’agir en conséquence, de jouer une partie de belote par correspondance sinon un poker menteur dans lequel il est passé maître. Deux ans d’exil auront-ils suffi pour lui faire changer les idées ?
Le fait est qu’il semble avoir mis beaucoup d’eau dans son vin depuis qu’il boit du petit lait par la force des choses. La débandade au sein de son parti, la défection de ses hommes de confiance à l’image du président du Congrès devenu un des hommes clés de la Transition relookée, illustré d’ailleurs par sa coiffure,un chignon avant-gardiste, l’ont visiblement affaibli. L’arrestation de ses partisans l’a acculé au point de le contraindre à se rendre à l’évidence. Il n’est donc plus a priori en position de force pour imposer quoi que ce soit mais il a encore quelques cartes en main dont son aura internationale. Sera-t-il encore le tiers-bloquant au règlement définitif de la crise ? C’est tout le mal qu’on n’ose pas souhaiter étant donné la facture salée qu’on aura à payer s’il y a prolongation de cette galère.
Que la Transition continue, soit, mais qu’elle se montre à la hauteur pour juguler l’inflation qui semble irrépressible, pour maîtriser l’insécurité devenue un véritable calvaire et qui ne préoccupe guère le gouvernement autant que la pornographie du FPVM. La population aspire à un État fort, à même de la protéger quelle que soit la Constitution, quel que soit le régime. Pour le moment, toutes les attaques des bandits réussissent sans l’auto-défense des victimes. Les forces de l’ordre n’abattent que les bandits inactifs ou à la retraite.
L’origine des armes et des balles reste un mystère bien qu’on sache que ce sont des arsenaux de guerre propres aux forces de l’ordre. La fin de la crise sera-telle synonyme de sécurité ? À l’allure où vont les choses et avec la désorganisation des forces armées, l’influence prise par des personnalités auprès d’elles, rien n’est moins sûr. Mais tant qu’il y a une transition, il y a de l’espoir. Hintsy Allah !
Sylvain Ranjalahy

Pour terminer, je vous propose de relire ces billets qui ont été publiés (en anglais) sur le site «Global Voices Advocacy defending free speech online» en 2009 et il se trouve que deux ans après, il n’y a toujours pas de liberté à Madagascar.

21 July 2009
“Resign or Else”: Report of Power Abuse Stifled in the Madagascar Media
By
Lova Rakotomalala · Feature
[ Most identities have been replaced by initials for safety reasons] VNR is a young journalist in one of the largest newspaper of Madagascar. When we first talked over the…
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24 April 2009
Madagascar: Transitional government is trampling on freedom of speech
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Mialy Andriamananjara · Arrest and Harassment
A series of unfortunate decisions taken by the Andry TGV Rajoelina High Authority for the Transition (HAT) government is seriously threatening freedom of speech in Madagascar. First, there was the…
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2 April 2009
Madagascar: Security forces are harassing bloggers and twitterers
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Mialy Andriamananjara · Advocacy, activism
Opponents to the Haute Autorite de la Transition (High Authority for the Transition) have been holding daily demonstrations in the Malagasy capital since March 21, 2009.
Last saturday’s protest was… read »