L’école mutuelle, ancêtre du barcamp ?

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J’ai trouvé un article très intéressant qui parle de l’éducation de masse (surtout que RADOMELINA a coupé les vivres à nos jeunes ), alors je me disais que peut être nous pourrions la mettre en pratique en tenant compte évidemment des aspects locaux à Madagascar ? Surtout que le barcamp se pratique là bas !!! Enfin, j’dis ça, j’dis rien…

Je vous propose de lire l’intégralité de l’article ci-dessous :
Ecole mutuelle, barcamp et pédagogies collaboratives
PAR XAVIER DE MAZENOD • 7 MAI 2010

Je viens de terminer le livre d’Anne Querrien, Ecole mutuelle, une pédagogie trop efficace. Une expérience très innovante. Deux siècle en arrière, les formes de transmission du savoir favorisées aujourd’hui par l’Internet étaient déjà inventées.
Ces
écoles mutuelles ont été créées en France au tout début du XIXe siècle pour donner une réponse de masse rapide à la scolarisation des enfants pauvres. Leur apporter un savoir minimum (lire, écrire, compter) et sortir ces enfants de la rue.
L’objectif de ce mouvement s’inscrivait dans la lignée des frères des écoles chrétiennes d’une école pour tous.
Mais la démarche était non confessionnelle et bien adaptée au milieu rural où les disciples de saint Jean de la Salle n’étaient pas structurés pour s’installer.
Mais
le plus marquant dans l’expérience d’école mutuelle est sa pédagogie empirique très innovante.
Dans l’esprit de l’
amalgame pratiqué dans les armées napoléoniennes, les élèves des écoles mutuelles s’enseignent les uns les autres. Ceux qui ont compris enseignent aux autres. La différence de niveaux est positivée et devient le moteur de ces écoles, plus un obstacle.
Une pédagogie innovante
Les élèves travaillent en petit groupes où lecture et écriture sont pratiquées en même temps et non plus successivement.
Contrairement aux autres écoles, les élèves n’ont pas de place fixe en classe mais des bureaux mobiles qui changent de configuration suivant les besoins et la recomposition des groupes.
L’usage de l’ardoise est banalisé et des tableaux noirs sont accrochés aux murs de la classe. Les enfants s’y déplacent en fonction des besoins de leur groupe.
Le maître anime ces groupes depuis son pupitre et n’est plus en charge de suivre individuellement ses élèves.
L’école mutuelle permettait donc de ne plus limiter le nombre d’élèves aux capacités du maître (environ 50). La limite pouvait monter jusqu’à… 500 ou même 800 élèves pour un enseignant. Le facteur limitant était donc l’architecture. Dans quels locaux rassembler 500 voire 800 élèves ?
L’école mutuelle, ancêtre du barcamp ?
On est frappé par les analogies entre l’école mutuelle et les formes de transmission collaborative du savoir comme le
barcamp : organisation de l’espace fluide permettant un travail en groupes temporaires, aides pédagogiques décentralisées (plusieurs tableaux noirs, ardoises, ordinateurs aujourd’hui
).
Des architectures de bureau que l’on n’expérimente en entreprise que depuis quelques années à peine.
Sur le plan de la pédagogie, la
réussite de l’école mutuelle – et du barcamp – tient à l’apprentissage efficace des savoirs.
Mais aussi, comme l’écrit
Isabelle Stengers dans la préface du livre,  » à un apprentissage qui, n’en transmettant pas le respect, transmet bien plutôt la confiance en soi et dans les autres, la capacité de poser des questions, de dire qu’on n’a pas compris et surtout de revendiquer le droit de comprendre ».
Comme dans un barcamp, l’école mutuelle échappe au « filtre des diplômes et des garanties académiques ».
Ce qui ne manque pas de déstabiliser le système ancien. Comme le souligne Isabelle Stengers, chacun « récupère son droit d’apprendre aux autres ce qu’il sait ou pense savoir ».
Comme lors de l’arrivée de l’imprimerie, l’ordre ancien a été bouleversé par l’école mutuelle.
C’est d’ailleurs ce qui a provoqué sa perte.
Après quelques années, les écoles mutuelles ont été supprimées car elles remettaient en cause les autorités, dont le clergé, principal acteur de l’enseignement, et l’école républicaine. Elle dépassait les objectifs qui lui avaient été assignés, c’est-à-dire sortir les enfants pauvres de la rue, leur donner un savoir minimum pour pouvoir les envoyer en apprentissage.
Comme l’écrit l’auteur, l’école mutuelle a été supprimée car elle marchait trop bien. Faut-il la remettre en service ?


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Et comme j’ai entendu parler récemment seulement du barcamp en découvrant qu’il se pratiquait à Madagascar, je me suis mise la définition ci-dessous, trouvée sur le site de barcamp.org/BarcampParis. Oui, je sais, mes recherches paraissent alambiquées mais j’aime bien retrouver l’historique des choses…
Qu’est-ce qu’un BarCamp? (What is BarCamp?)
http://fr.wikipedia.org/wiki/BarCamp — wikipedia francophone
Le BarCamp est une « non-conférence ouverte qui prend la forme d’ateliers-événements participatifs où le contenu est fourni par les participants qui doivent tous, à un titre ou à un autre, apporter quelque chose au Barcamp. C’est le principe « pas de spectateur », « tous participants ».

Enfin, je me suis penchée sur le « cas » de Anne Querrien dont le lien est mis sur l’article relevé ci-dessus.

Anne Querrien (née en 1945) est une sociologue et urbaniste française.

Enseignante à l’université Paris 8 et Paris 1, anciennement enseignante à l’université d’Evry, elle est membre de l’AITEC. Ses recherches portent notamment sur l’école, la politique de la ville, le logement, etc.
Animatrice entre autres du Mouvement du 22 mars à Nanterre et à Paris en 1968, elle a été secrétaire générale du CERFI (Centre d’Études, de Recherches et de Formation Institutionnelles) créé par Félix Guattari dans les années 1970. Elle participe à la rédaction des revues Annales de la recherche urbaine, Chimères et Multitudes.

L’AITEC

L’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs ou AITEC a été créée en 1983. Elle rassemble un réseau de professionnels, de chercheurs et de citoyens engagés apportant une expertise citoyenne et des propositions alternatives sur de multiples domaines tels que l’urbain, les services publics et le financement du développement. Elle est présidée par Gustave Massiah.
L’Aitec a été créée en
1983 par des urbanistes, économistes, cadres d’entreprises, juristes et d’autres experts militants dont beaucoup appartenaient au CEDETIM, organisation issue de la gauche du PSU. Ces militants exerçaient leurs compétences dans des entreprises ou des administrations et avaient la volonté de lier leur pratique professionnelle avec leur engagement politique. Pour eux, l’Aitec était, dès le départ, un instrument permettant à la fois de construire une expertise ancrée dans les luttes sociales et d’élaborer des propositions alternatives.
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Le CERFI

Le Centre d’Études, de Recherches et de Formation Institutionnelles était un collectif de recherche en sciences humaines fondé par Félix Guattari et actif entre en 1967 et 1987, qui s’exprimait dans la Revue Recherches.
Travaillant à créer un lien entre chercheurs ou militants dans différents domaines mais soucieux de ne pas cloisonner les disciplines, le CERFI fut une sorte de
coopérative de chercheurs en sciences sociales situés très à gauche et « oppositionnels » au parti communiste1. Autour de Félix Guattari se réunissaient chaque semaine une vingtaine de sociologues, urbanistes, économistes, psychologues, pédagogues et militants. Ceux-ci travaillent en assemblée générale et en petits groupes thématiques, et marquent leur indépendance institutionnelle en agissant en tant que consultants travaillant sur contrat, résistant à la tendance de ce milieu à être « fonctionnaires, universitaires, bureaucrates syndicaux ou de partis »2.

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