Parler à ma place : «L’Afrique n’a pas besoin d’être aidée ou assistée, elle a surtout besoin d’être considérée»

Par défaut

J’ai relevé cette phrase de l’article d’Augusta Conchiglia mis en lien ci-dessous mais c’est ainsi que je résumerais le Débat Brouhaha sur le thème : « 50 ans après les indépendances, quelle solidarité internationale avec l’Afrique ? » qui a eu lieu ce samedi 29 mai 2010 à Bezons.

Trois intervenants sont venus exprimer leurs idées à ce sujet – en très peu de temps malheureusement :
Georges Courade de l’IRD, qui a parlé de son livre « L’Afrique et les idées reçues » : se construire une identité au miroir de l’Afrique, contraintes spatiales, naturelles et historiques expliquant la catastrophe africaine. –  obstacles démographiques et culturels que rencontre le progrès matériel.

Yves Ekoué Amaizo, Economiste, qui a porté son sujet sur la Solidarité à géométrie variable : «Solidarité Internationale et Dépendance – Repenser alors l’économie sociale ainsi que la responsabilisation sociétale »

Et enfin, Lazare Ki-Zerbo, Philosophe burkinabé qui s’est exprimé sur la Solidarité humaine : «Raconter l’histoire africaine à la société française, afin qu’elle comprenne pour agir».

Faute de temps donc, ils ont très peu parlé alors je vous propose d’aller également sur les liens ci-dessous afin de comprendre par vous-même la phrase dont j’ai fait le résumé du débat.

Invitation à la manifestation Africabezons 2010
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1- CRISE FINANCIERE MONDIALE : Des réponses alternatives de l’Afrique

Le paradigme de dépendance économique et financière ne suffit plus pour expliquer la complexité d’une crise systémique touchant les nations africaines. Rupture avec l’économie palliative, rejet d’une Afrique conçue comme la variable d’ajustement pour les économies postindustrielles, vigilance à l’égard du piège contenu dans le concept de « réduction de la pauvreté » qui n’est pas du tout synonyme de création de richesse partagée, neutralisation des solutions toutes faites ou dites « universelles », etc. Tels sont les préalables.
Mais que proposer face à la désarticulation avancée de l’économie africaine qui peine à organiser son unité monétaire, voie privilégiée pour retrouver sa souveraineté monétaire ?
Les réponses suggérées sont modulables, reposent sur des contre-pouvoirs et passent par un pacte africain de soutien au pouvoir d’achat et à la création de la prospérité économique. L’Afrique doit retrouver les mécanismes d’anticipation afin de limiter les arbitrages stratégiques allant à l’encontre de ses propres intérêts.
Editions Menaibuc – Collection “Interdépendance africaine” | Achat électronique avec 5 % de réduction : http://www.fnac.fr ou
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2- LA « FRANÇAFRIQUE » D’hier à aujourd’hui
3- Au service du développement de l’Afrique : Une banque entre finance et solidarité
4- UNION AFRICAINE : Gestion commune ou gestion conservatoire ?
5- QUELLE AFRIQUE POUR 2010-2019 : La banalisation de l’indifférence ?
6- LA MUTATION DE L’AFRIQUE ENTRE 2010-2019 : Le partenariat intelligent comme stratégie
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8- Crise financière mondiale : des réponses alternatives de l’Afrique – (CoDA 2009)
9- DE LA DÉPENDANCE À L’INTERDÉPENDANCE – Mondialisation et marginalisation : une chance pour l’Afrique ?

Editions Menaibuc : La collection « interdépendance africaine
29 avr. 2010 Yves Ekoué AMAÏZO, De la dépendance à l’interdépendance. Mondialisation et marginalisation : une chance pour l’Afrique ?
AFRIQUE ET ETATS-UNIS : Bi-régionalisme, représentativité et
1 mai 2010 Mondialisation et marginalisation. Une chance pour l’Afrique
S’investir en Afrique avec les Diasporas | amaizo.info
1 Yves Ekoué Amaïzo, De la dépendance à l’interdépendance.Mondialisation et marginalisation : une chance pour l’Afrique, éditions l’Harmattan, Paris, 1998.
amaizo.info

Robert Bourgi, vétéran de la Françafrique
(MAUVAIS) SOUVENIRS DU PASSÉ

Par Moulzo (Afriques en lutte) ⋅ samedi 29 août 2009
Son rôle auprès de Nicolas Sarkozy ? « Du trafic d’influence », pestent les diplomates qui assurent qu’il crée de faux conflits entre la France et les chefs d’Etat africains afin de monnayer sa capacité à les réconcilier. « Je travaille à la fois pour les présidents africains et pour le président français, explique-t-il tranquillement. Je ne suis pas conseiller, plutôt missi dominici. Mais je ne me déplace jamais sans informer Sarko et Guéant. »
Le secrétaire d’Etat à la coopération, Alain Joyandet, ne l’ignore pas. « Il ne fait pas la politique de la France en Afrique, affirme-t-il, mais il exprime parfois des choses que nous ne pourrions pas dire. » Claude Guéant explique qu’il « aime bien bavarder avec lui des réalités africaines ». « Il perçoit l’importance des phénomènes tribaux, des croyances, argumente le secrétaire général de l’Elysée. Mais nous ne lui confions aucune mission. Et s’il prétend avoir vendu aux pouvoirs publics sa préférence personnelle, il va au-delà de son rôle. » Bruno Joubert, le conseiller Afrique du chef de l’Etat, voudrait pour sa part ne lui voir jouer qu’un rôle d’informateur sur la vie privée des chefs d’Etat africains, comme lors de l’hospitalisation d’Omar Bongo, que la France n’a pas apprise par les canaux diplomatiques officiels.
Robert Bourgi tourne cela autrement : « Au Gabon, la France n’a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c’est Ali Bongo, explique-t-il en souriant. Or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l’électeur le comprendra. »

Afrique: L’afrique des idées reçues-Par Georges Courade et Ali

Amady Aly Dieng 12 Septembre 2008
Dans la 2e partie du livre, les auteurs cherchent à lire le passé pour comprendre le présent et construire l’avenir. Les guerres d’aujourd’hui sont plus nombreuses, plus meurtrières, plus prédatrices et plus barbares. Nordistes musulmans et sudistes chrétiens s’affrontent dans les Etats africains.
Dans la 3e partie, les auteurs traitent des comportements irrationnels et des mentalités rétrogrades. L’Afrique vit de l’économie de rente. Il n’y a pas d’entrepreneurs en Afrique. Les commerçants sont des spéculateurs et des exploiteurs.
Dans la 4e partie, il est dit que le progrès doit être imposé à des paysans archaïques. Les pasteurs sont des éleveurs « contemplatifs ». Il faut développer l’irrigation, comme en Asie.
Dans la 5e partie, les auteurs se posent la question de savoir dans quelle direction l’Afrique est partie. Il faut rapatrier en Afrique les cerveaux qu’on lui a pris. Les envois d’argent des migrants ne contribuent pas au développement du pays d’origine.
Ce livre est une somme de problèmes posés aux Africains. Il mérite d’être lu attentivement et de manière critique.

La Françafrique : Une coopération à géométrie variable

ALPHA KABA DIAKITÉ-L’AUBE, lundi 5 mai 2008
[…] Si nous nous taisons, ce sera l’histoire qui nous jugera du haut de son tribunal.
Si nous nous taisons, ce sera ne pas faire honneur à la mémoire de tous nos devanciers, parmi lesquels Joseph Ki-Zerbo et Cheikh Anta Diop, qui se sont lancés corps et âme dans la bataille de la réhabilitation de l’histoire africaine » […]
[…] A la tête de la diplomatie françafricaine de France, se superposent 4 mains : le président de la République, Nicolas Sarkozy ; le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner avec sa politique de civilisation ; le Secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant ( qui est le nouveau Monsieur Afrique) ayant obtenu la tête de Jean Marie Bockel ; et enfin, le nouveau ministre de coopération, Alain Joyandet, ( c’est l’un des accompagnateurs au Gabon du Secrétaire de l’Elysée en mission pour la Françafrique).
Il existe aussi, du côté de la diplomatie françafricaine de l’Afrique, des poids forts comme : Omar Bongo Ondimba, un des doyens et respecté de la Françafrique, Denis Sassou N’Guesso, le défenseur et le protecteur des intérêts de la Françafrique. Enfin, dans la dernière crise du Tchad, en sollicitant directement l’aide matérielle à Sarkozy pour Idriss Déby. On y trouve aussi : Paul Biya du Cameroun, François Bozizé de Centrafrique, Idriss Déby Itno du Tchad, etc…
D’après le journal, « Le Canard enchaîné » du mercredi 20 février 2008 : « A la demande de l’Élysée, le chef du personnel des Affaires étrangères, Xavier Driencourt, vient d’adresser un télégramme aux ambassades et consulats de France pour leur annoncer que plusieurs grands services du Quai d’Orsay allaient changer de patrons avant que Sarkozy n’occupe, en juillet 2008, la présidence de l’Union Européenne (UE). Les directions des secteurs suivants seront concernées : Afrique, Europe, Asie, Amérique, Affaires stratégiques, etc.… ». Un coup de balais sans précédent. C’est sans surprise que l’on verrait à ces postes, des sarkozystes et des françafricanistes confirmés, pour appliquer une politique plus atlantiste pour les uns et plus françafricaine pour les autres.
La Françafrique doit savoir que : « la constitution n’est pas un paillasson que l’on doit changer tout le temps, lorsque les amis de la Françafrique arrivent en fin de mandats », selon le centrafricain Adrien Serges Poussou […]

« L’Afrique au-delà des idées reçues »

ArchivesJuillet 2007 – Le monde diplomatique
Georges Courade, L’Afrique des idées reçues, Belin, Paris, 2006, 400 pages, 25 euros.
Jean-Paul Gourévitch,
La France en Afrique. Cinq siècles de présence : vérités et mensonges, Acropole, Paris, 2006, 451 pages, 16 euros.
Cheikh Tidiane Diop,
L’Afrique en attente ?, L’Harmattan, Paris, 2006, 122 pages, 12 euros.
Jean-Pierre Foirry,
L’Afrique : continent d’avenir ?, Ellipses, Paris, 2006, 238 pages, 14 euros.
Criminalité financière,Agriculture, Colonialisme,Conflit, Démographie,Développement, Économie,Identité culturelle, Afrique
(
1) Lire Claude Liauzu, « Une loi contre l’histoire », Le Monde diplomatique, avril 2005.
(
2) Cf. respectivement Axelle Kabou, Et si l’Afrique refusait le développement ?, L’Harmattan, Paris, 1991, et Daniel Etounga-Manguelle,L’Afrique a-t-elle besoin d’un programme d’ajustement culturel ?, Editions nouvelles du sud, Ivry-sur-Seine, 1991.
(
3) Lire Stephen Smith,Négrologie. pourquoi l’Afrique meurt, Calmann-Lévy, Paris, 2003. Boubacar Boris Diop, Odile Tobner et François-Xavier Verschave lui ont répondu dans Négrophobie, Les Arènes, Paris, 2005.
(
4) Ex-Orstom (Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération).
(
5) Lire Mwayila Tshiyembe, « L’Afrique face au défi de l’Etat multinational », Le Monde diplomatique, septembre 2000.
(
6) Contribution de Jean-François Médard.
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7) Contribution de René Owana.
(
8) Contribution de Sylvain Guyot.
(
9) Contribution de Georges Courade et Christine Tichit.
(
10) Trappe de pauvreté : selon les économistes libéraux, si l’emploi trouvé est faiblement rémunéré, alors il est possible que la différence de revenu apportée par l’activité professionnelle ne constitue pas une motivation suffisante pour occuper cet emploi et incite à préférer l’assistance. L’individu reste dans la pauvreté plutôt que de travailler !
(
11) Lire aussi Anne-Cécile Robert, L’Afrique au secours de l’Occident, Editions de l’Atelier – Alliance des éditeurs indépendants, Paris, 2006.

Une réponse

  1. Un historien sénégalais éclaire la route de l’indépendance
    By: marseillesurmonde juin 03 2010 Category: Afrique

    50 ans après leurs indépendances, les pays d’Afrique se débattent dans un continent oublié, délaissé… pas par tout le monde.
    Leurs élites portent une responsabilité de taille dans l’extrême situation de pauvreté que subissent les peuples africains.
    Dans une interview accordée au Monde.fr Ibrahima Thioub, professeur d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, éclaire d’un regard sans concession l’état de l’Afrique d’aujourd’hui.
    Son analyse décrypte les ressorts de la décolonisation pour mettre en lumière l’actualité du continent.
    Esclavage, traite négrière, négritude, prédation, identité chromatique, Ibrahima Thioub passe en revue les mots qui jalonnent la route de l’Afrique du 21e siècle.
    http://marseillesurmonde.wordpress.com/2010/06/03/independance-du-senegal-suite/

  2. Encore un mot : « lire le passé, pour comprendre – sans passion – le présent, et ainsi construire l’avenir dans la sérénité la plus absolue », tel a toujours été et sera le secret de la réussite en toute chose.

    Bonne journée à tous !

  3. Quel avenir commun pour l’Afrique et l’Europe au XXIè siècle ?
    15 juin 2009 par pattifromstpaul
    RELATIONS AFRIQUE – EUROPE
    Débat organisé dans le cadre des UPPC lundi 18 mai au théâtre Dejazet.
    La vedette de cette soirée d’échanges de références historiques, sociales politiques, n’était pas (seulement !) Ségolène Royal, ni même les grands témoins qu’elle avait su mobiliser avec un choix si judicieux, mais bien l’ensemble des participants qui a pu dialoguer et intervenir dans l’écoute attentive de tous, la parole libérée.

    Quel avenir commun pour l’Afrique et l’Europe au XXIè siècle ?

  4. Le remuant Genevois publie un nouvel ouvrage. Sa capacité d’indignation ensorcelle, son analyse des rapports Sud-Nord un peu moins.
    A lire Jean Ziegler, le monde se divise en deux: les peuples du Sud – souvent beaux, humains, dignes… – et l’Occident. Les premiers abhorrent les seconds. Mais d’où provient cette «passion irréductible» (page 14)? D’une mémoire forgée par les douleurs de la traite des esclaves, les affres de la colonisation et, plus récemment déjà, par le double discours de l’Occident sur les droits humains. Résultat, cette hargne vis-à-vis de l’Occident pousse certains à atterrir dans le premier gratte-ciel à portée de radar ou, exercice plus pacifique, à paralyser les Nations Unies. Au point où les élites du Sud les plus éclairées refusent, par défiance à l’égard des Occidentaux, la condamnation de n’importe quel pays de l’hémisphère austral par le système onusien. A l’image du Soudan devant le Conseil des droits de l’homme dans lequel Jean Ziegler office comme expert depuis mars 2008.
    Laissons ici l’usage du terme «Occident» chez Jean Ziegler – tellement en vogue ces jours-ci, même chez Nicolas Sarkozy – un véritable portemanteau sur lequel le fougueux Genevois accroche à peu près tout: multinationales, oligarchies financières, descendants oustachis en Amérique du Sud, CIA… Car, au fond, le souci premier de notre compatriote, ce sont ses propres exemples, soit le Nigeria et la Bolivie. Des cas qui, certes, appuient une partie de sa thèse, mais auraient dû surtout le conduire à la nuancer. Et, qui sait, éviter ainsi de fantasmer sur la formation de blocs homogènes des deux côtés de l’équateur.
    Coupé en deux. Le Nigeria d’abord. La corruption, voilà une façon bien pratique de contrôler les ressources en hydrocarbures du pays par des firmes occidentales (et aussi chinoises…). Oui, mais elle instaure aussi une communauté d’intérêts entre corrompus et corrupteurs («La junte tient les pétroliers, comme les pétroliers tiennent la junte», page 164). Pas sûr donc que les militaires au pouvoir ont tant que ça la haine de l’Occident et de ses places financières…
    Pétrole toujours, mais en Bolivie maintenant. Comment Evo Morales a-t-il «subtilement» nationalisé l’industrie des hydrocarbures sans (trop) provoquer le courroux des pétroliers occidentaux (et aussi brésiliens…)? Notamment grâce à l’aide d’experts norvégiens (page 232). A nouveau, il semble qu’à mesure que les exemples de terrain s’égrènent, les blocs se défont et, avec eux, la dichotomie de l’univers zieglérien. Il fut un temps, Walt Disney dessinait aussi un monde coupé en deux, avec des gentils et des méchants. Jean Ziegler ne s’aventure pas si loin et concède qu’il y aussi des chefs d’Etat illégitimes et peu recommandables dans quelques pays du Sud (une question qui mérite un livre en soi, écrit-il en page 137). D’ailleurs, où donc les militants de la société civile de ces pays-là cherchent-ils de l’aide, histoire de desserrer l’étau qui broie leurs libertés? Où donc ces hommes et ces femmes, défenseurs des droits humains en Algérie, en Tunisie ou au Zimbabwe par exemple, regardent-ils? Partout bien sûr, jusqu’en Occident. Mais cet Occident-là, solidaire, Jean Ziegler n’en parle pas.
    A lire: La haine de l’Occident. De Jean Ziegler. Albin Michel, 2008.

  5. Bonjour,

    dans son article intitulé « 50 ans de vie politique post coloniale à Madagascar : l’innommable désastre », publié en janvier 2010 sur sobika.com et madaonline.net, Roger RABETAFIKA écrivait :

    « (…) Il serait hasardeux d’expliquer le déclin de ce pays, qui regorge pourtant de ressources naturelles agricoles et minières abondantes et variées, par de simples théories économiques qui mettent en avant, par exemple, son éloignement géographique par rapport aux grands centres d’intérêt commerciaux et financiers mondiaux, son climat capricieux qui ravage régulièrement ses régions côtières, son manque d’ouverture et d’intégration commerciale et financière, notamment vis-à-vis des grands pôles commerciaux africains régionaux (COMESA, SADC)1, ou encore la faiblesse des efforts financiers qu’il peut déployer pour assurer la promotion de ses ressources humaines. Ces facteurs doivent, naturellement, être pris en compte, mais une analyse poussée de leurs prétendus impacts sur la situation conduit très rapidement à démontrer qu’il s’agit, en réalité, d’évidentes contre-vérités. En tout état de cause, ils ne peuvent pas, à eux seuls, expliquer l’important retard pris par la Grande Ile en termes, notamment, d’infrastructure, de technologie ou encore de développement humain.

    Le sous-développement chronique de Madagascar, «conséquence dramatique de quatre décennies de régression quasiment ininterrompue des niveaux de vie»2 s’explique peut-être aussi, et sans doute principalement, par les turpitudes de ses dirigeants politiques et l’inadéquation de ses principales institutions, lesquelles ont ouvert la voie à de graves dérives en matière de gouvernance. Nous allons essayer d’en faire la démonstration (…) »

    Je suis assez d’accord avec cette analyse qui me paraît relever du bon sens. Dans sa démarche de recherche de nouveaux outils pour développer et assurer son progrès économique et social, il me semble utile, voire indispensable, que l’Afrique, pour – justement – être considérée, fasse aussi le bilan (objectif) de la gestion qu’elle a faite de ses longues années d’indépendance. On ne peut pas mettre le non-développement des Etats africains sur le seul dos des colonisateurs. Les dirigeants de ces Etats ont aussi leur (grosse) part de responsabilité dans cette catastrophe.

    Je ne defends absolument pas les sordides manoeuvres totalement condamnables de la Françafrique tellement décriées aujourd’hui. J’estime simplement qu’il est également nécessaire de balayer d’abord devant sa propre porte. On y verrait beaucoup plus clairement pour la suite.

    Par ailleurs, je suis impressionné par l’étrange similitude des problèmes togolais et malgaches. Et j’ai le sentiment que nos frères africains trouveront plus facilement et rapidement les solutions à leurs problèmes, alors que nous, nous nous embarquons dans des schémas alambiqués avec la participation de gens totalement « diasporés » qui vont se faire « fusiller » sans le moindre doute possible dès qu’ils vont émettre leurs idées sur cette fameuse constitution dont, sur le fond, je ne vois vraiment pas l’intérêt pratique.
    Pourquoi, en effet, réécrire la Constitution ? Cela va-t-il réellement changer la donne, les mentalités, et, surtout, permettre de stopper la déliquescence de tout le système aujourd’hui plombé par l’unilatéralisme autiste du pouvoir de fait ? L’urgence pour moi est ailleurs, et si elle n’est pas résolue dans les plus brefs délais, on continuera de subir les crises cycliques que nous connaissons trop bien maintenant.