L’Europe, le Moyen Orient et le Monde

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Tout est parti de ce tweet La politique étrangère de l’UE notée, évaluée, disséquée http://t.co/CyRKueU  #UE  #scorecard2010 et  j’ai donc exploré le site The European Council on Foreign Policy.

Eastern European questions, not lessons, for the Arab revolutions

By Dimitar Bechev – 09 May 11
Dimitar Bechev reflects on the Sofia Platform, a major conference hosted by ECFR and the Bulgarian Ministry of Foreign Affairs last week, which brought Europe and the Middle East together to discuss the Arab Spring, with fascinating consequences.
[…] Differences aside, however, I believe the comparison between the two regions is fruitful. But let’s not talk of lessons, pedagogical references are always politically suspicious and allude to power asymmetries. Let us focus on shared sets of questions whose answers might differ from one place to another. As former East European dissidents-turned-politicos and Arab democrats compared notes in Sofia, a tentative list took shape […]

The Sofia Platform

La Plate-forme Sofia réunit de hauts responsables politiques, des activistes, des ONG et des universitaires de l’Europe, du Moyen-Orient et des États-Unis pour discuter de ces questions. Selon les termes du discours d’ouverture du Premier ministre bulgare Boyko Borissov à la conférence: « Le printemps arabe nous apprend que la démocratie est  également possible dans ces États. Ce changement est une opportunité historique unique pour le monde entier. »

Latest NEWS from Sofia Platform
Et voici des articles (en anglais) sur la Plateforme Sofia mentionnée dans l’article ci-dessus  concernant l’Europe et le Moyen Orient:

Le printemps arabe est une opportunité ET pour le Moyen Orient ET pour l’Union Européenne
Panel 5: The Arab Spring – a chance not only for the Middle East, but for the EU, too 06-05-2011 16:00
The demographic explosion in the Arab countries can become an opportunity for the entire world, if the economic conditions in the region were to be changed, Sweden’s Foreign Minister Carl Bildt said. Read full article»

Des réformes sont nécessaires concernant la politique étrangère de l’UE
Panel 4: Reforming Political Institutions 06-05-2011 12:00
The European Union needs to draft an European Marshall-type plan for Middle East and North Africa, Greek foreign minister Dimitris Droutsas told the fourth panel of Sofia Platform conference. Read full article»

Les stratégies de lutte contre la corruption menées conjointement par l’UE et le Monde Arabe sont nécessaires
Panel 3: Anti-corruption Strategies – joint efforts by Europe and the Arab world are needed 05-05-2011 19:00
Popularization of underground formations and creation of oligarchies was the main accent in the presentation of the topic by Minna Jarvenpaa from Open Society Foundation. Read full article»

Questionnement concernant la Société Civile et les Médias
Panel 2: Civil Society and Media: Is advice needed or not? 05-05-2011 14:00
It is difficult to give advice about the media as Eastern European countries have their own media problems, Deutsche Welle editor Alexander Andreev said at the start of the second panel of Sofia Platform conference. Read full article»

Le dialogue pour une transition sans violence ni sang versé
Panel 1: Transition needs dialogue 05-05-2011 11:30
Round tables are very important but they cannot solve problems of transition without public pressure. This was one of the main messages from the first panel of the Sofia Platform conference. Zhelyu Zhelev, president of Bulgaria from 1990-1997, said that the most important aim of the round tables is to prevent violence and bloodshed. Read full article»

Par la même occasion, j’y ai trouvé ces articles, toujours en anglais :
Les peuples du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord prennent leur histoire en main
Thorbjørn Jagland: The people of the Middle East and North Africa are taking history in their hands 05-05-2011 10:40
What is happening in the Middle East and North Africa now, as young people take to the streets to fight for their universal rights, cannot be ignored, the Secretary-General of the Council of Europe Thorbjørn Jagland told the Sofia Platform conference on May 5. Read full article»

Le printemps arabe est une opportunité unique pour le monde entier
Bulgarian PM Borissov at Sofia Platform: The Arab Spring is a chance for the entire world 05-05-2011 00:00
« The Arab Spring is clear evidence that democracy is possible in these states too. That change is an unique historical opportunity for the entire world, » Bulgarian Prime Minister Boyko Borissov said in his opening address at Sofia Platform conference. Read full article»

La quête de la liberté et de la dignité fait indéniablement partie des Droits Humains
Welcoming Letter by Foreign Minister Nickolay Mladenov 04-05-2011 09:15
Nickolay Mladenov: Quest for Liberty and Dignity is an Irrepressible and Ultimately Undeniable Right of all Human Beings Read full article»

L’Europe et le Monde selon Joseph Nye et Mark Malloch Brown

L’auteur de l’article  Hans Kundnani, parle de sa rencontre avec Joseph Nye et Mark Malloch Brown qui lui ont rendu visite à son bureau de Londres  pour une discussion passionnante sur l’avenir de la géopolitique (ou de la politique mondiale, comme Nye dit qu’il préfère l’appeler). Tous les deux viennent de publier un livre.
Celui de Joseph Nye The Future of Power est une analyse « médico-légale » de la nature changeante du pouvoir au XXIe siècle. The Unfinished Global Revolution de Mark Malloch Brown d’autre part, est, comme il le dit, « un mémoire et un manifeste », sur sa longue carrière en tant que praticien, y compris les périodes en tant que sous-secrétaire général de l’ONU et en tant que ministre d’État au ministère des Affaires étrangères dans le gouvernement de Gordon Brown.

Cependant, bien que les deux livres soient écrits à partir de perspectives différentes, ils traitent tous deux des questions liées à la nature changeante des relations internationales au  XXIe siècle. Par exemple, Nye  fait remarquer  que l’histoire  joue désormais un rôle important dans les relations internationales: l’historien britannique AJP Taylor a dit une fois que la définition d’une grande puissance est la capacité de l’emporter en temps de guerre, mais au XXIe siècle, il n’est souvent pas sûr quelle armée gagne, mais quelle histoire gagne. Malloch Brown a ensuite décrit son expérience à propos du pouvoir avec le président George W. Bush qu’il appelle le « mâle alpha »  du gouvernement et  avec Kofi Annan, en utilisant l’expression « le pouvoir de l’histoire » des Nations Unies.
En raison de l’accent que met Nye sur le rôle du soft power dans les relations internationales, il a longtemps été un critique de l’histoire du déclin américain (voir cet article qu’il a écrit dans Foreign Affairs à la fin de l’année dernière). « Les gens confondent déclin relatif et absolu », a-t-il dit dans la discussion. Inversement, la Chine est plus faible que beaucoup de gens supposent, car elle « ne peut pas libérer la société civile » comme les États-Unis. Quant à l’Europe, Nye a souligné qu’elle est confrontée à un problème particulier que les États-Unis n’ont pas: une population vieillissante et en diminution. À moins qu’elle ne résolve ce problème démographique -sans doute grâce à l’immigration  elle pourrait faire face à ce déclin tant relatif qu’absolu.

Sur Twitter : via @ECFRheadlines Joseph Nye on the importance of narrative in 21st century power: A podcast from his visit to ECFR last week http://bit.ly/lvD8y8

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Soft power

Le soft power ou la puissance douce est un concept utilisé en relations internationales et développé par le professeur américain Joseph Nye (et repris depuis une décennie par de nombreux leaders politiques tels que Colin Powell au Forum économique mondial en 2003) pour décrire la capacité d’un acteur politique – comme un État, une firme multinationale, une ONG, une institution internationale (comme l’ONU ou le FMI) voire un réseau de citoyens (comme le mouvement altermondialiste) – d’influencer indirectement le comportement d’un autre acteur ou la définition par cet autre acteur de ses propres intérêts à travers des moyens non coercitifs (structurels, culturels ou idéologiques). Si le concept a été développé aux États-Unis vers 1990, la notion est née au xixe siècle au Royaume-Uni. C’est, en partie, à travers la culture britannique, sa littérature (Shakespeare, les enquêtes de Sherlock Holmes, Lewis Carroll et Alice au pays des merveilles) ou, par l’adoption par de nombreux pays, de normes comme les notions de fair-play et d’amateurisme que l’on doit à Thomas Arnold, un préfet des études du collège de Rugby que le Royaume-Uni a pu exercer au XIXe siècle et au début du XXe une forte influence.

Le concept

Le soft power ne correspond pas à une qualification de la nature du pouvoir exercé dans l’économie mondiale, il décrit un type de ressources particulières parmi d’autres, mais dont le poids est devenu prépondérant. Les ressources de pouvoir dont dispose un acteur lui permettent ensuite d’exercer différents types de pouvoir tout au long d’un continuum.

Le pouvoir de commandement, capacité de changer ce que les autres font, peut s’appuyer sur la coercition ou l’incitation (par la promesse d’une récompense). Le pouvoir de cooptation, capacité de changer ce que les autres veulent, peut s’appuyer sur la séduction ou sur la possibilité de définir la hiérarchie des problèmes politiques du moment de façon à empêcher les autres d’exprimer des points de vue qui paraîtraient irréalistes face aux enjeux du moment.

Alors que la théorie des régimes avait été inventée pour comprendre comment le monde pouvait être stable en l’absence de leader mondial, Nye affirme que les États-Unis n’ont en fait jamais cessé d’être l’acteur international le plus puissant. Le soft power complèterait ainsi la puissance traditionnelle de contrainte (hard power) et serait aujourd’hui la forme de puissance ayant le plus d’importance, notamment du fait des bouleversements liés à la mondialisation (ouverture des frontières, baisse du coût des communications, multiplications des problèmes transnationaux auxquels on ne peut qu’apporter une réponse globale : terrorisme, réchauffement climatique, trafic de drogue, épidémies internationales…).

Les ressources du soft power correspondent à la capacité d’attraction, de séduction, exercée par un modèle culturel, une idéologie et des institutions internationales qui font que les autres s’inscrivent dans le cadre déterminé par celui qui dispose de ces ressources. Elles représentent une capacité à faire accepter comme universelle une vision du monde particulière afin que la domination de celui qui la produit soit acceptée car considérée comme légitime.