A Médias Responsables, Citoyens Responsables

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Un journaliste qui dit communiquons de manière responsable et les citoyens « consommeront » de manière tout aussi responsable, je ne peux que l’applaudir. D’autant qu’il rajoute :
Le public doit prendre ses responsabilités. Il est en droit d’exiger des reportages de qualité, encore faut-il être cohérent et les regarder quand on les propose.  Inutile d’exiger de l’information de haut niveau simplement pour briller au bistrot, sur Internet ou en famille. Parce que ceux qui conçoivent les programmes observent les courbes d’audience et se disent : le public veut du divertissement, on va lui en donner ! Si ces programmes ne font plus d’audience, ils disparaîtront.  Les citoyens doivent adopter un comportement responsable vis à vis de l’information.

Là, je dois – à nouveau – remercier mon très bon ami qui m’envoie des articles en me souhaitant bonne lecture. Et à chaque fois – bon OK c’est la 2ème fois – cet article m’inspire pour rédiger le mien !

Il s’agit de Rencontre avec Hervé Ghesquière by laplumedaliocha 20/11/2011

France 3 diffusera le 23 novembre à 23 heures le reportage réalisé par Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier en Afghanistan juste avant leur enlèvement le 30 décembre 2009. Hervé Ghesquière livre ici son analyse de la situation à l’aune du reportage réalisé avec l’armée française, mais aussi des 547 jours durant lesquels il a côtoyé au quotidien les taliban.
Sa vision du journalisme ? Observer, comprendre pour ensuite pouvoir expliquer. Un exercice qu’il juge de plus en plus difficile à l’ère du zapping et alors que le système médiatique accorde plus d’attention à l’affaire DSK qu’aux enjeux internationaux. A ses yeux, c’est le public qui a le pouvoir de changer les médias en consommant l’information de manière responsable.

Donc vous voilà averti d’un documentaire à visionner – c’est ce soir – enfin c’est comme voulvoul…Le documentaire est diffusé à une heure tardive certes mais justement, Hervé Gesquière pointe le doigt là-dessus :
Mais il y a un moment où il faut être intellectuellement courageux et responsable. Soit on est satisfait, et dans ce cas on ne revendique rien d’autre. Soit on revendique, et alors ensuite il faut aller au bout de la logique et «consommer» ce qu’on propose.

En plus, il nous mâche le travail pour « consommer » responsable : Observer, comprendre pour ensuite pouvoir expliquer
Personnellement, je préfère donner à réfléchir que faire pleurer. J’ai surtout envie de décrypter, d’expliquer, de contextualiser. Nous sommes tellement submergés d’informations aujourd’hui qu’on finit par ne plus rien comprendre, ou alors on comprend mal. Ce qui m’intéresse dans mon travail, c’est de prendre le temps de me poser, d’approfondir, pour comprendre réellement ce qui se passe. Ensuite, le public réagit ou pas. Entre comprendre et agir il y a un pas. Ce qui m’intéresse, c’est la pédagogie.

Et de rajouter
Si on programme un sujet sur la Cote d’Ivoire ou la Libye, on n’intéressera pas grand monde, même en déployant tous les moyens possibles pour attirer l’attention.
Ce dont on ne se rend pas compte en France car nous sommes très «ethno centrés», c’est qu’aujourd’hui l’avenir du monde se joue entre la Méditerranée et le Pacifique, c’est-à-dire en Asie. Il est vrai qu’on voit des reportages sur l’Inde et la Chine, mais pas suffisamment. Et surtout, ces reportages portent le plus souvent sur des sujets anecdotiques, rarement sur le fond. Quand on connaît la puissance de ces pays, on a tout simplement le vertige. Ce qui nous ramène toujours au même problème, soit on choisit un roman de gare – ce n’est pas péjoratif, il y en a de très bons -, soit on opte pour le traité de philosophie, mais en acceptant à l’avance que cela nécessitera un effort intellectuel. A l’ère du zapping généralisé, en est-on encore capable ?

Et pourquoi me diriez-vous cet article m’intéresse-t-il autant ? Tout simplement parce qu’il répond à mes interrogations – ça c’est mon très bon ami qui l’a deviné !
(…) s’adresser au final qu’à une poignée de téléspectateurs ?
Parvenir à intéresser 80 000 personnes, ce n’est peut-être rien en termes d’audience télévisuelle, de parts de marché, mais c’est déjà beaucoup dans l’absolu. Figurez-vous que cela représente l’équivalent du Stade de France ! Et ceux qui ont choisi de regarder le reportage, généralement diffusé très tard, sont très attentifs à notre travail.  Sans doute plus que les téléspectateurs du JT. Sur 5 millions de personnes, on estime que 4,5 millions regardent plus ou moins distraitement, 450 000 sont attentifs et 50 000 très concentrés.  Toucher 500 000 personnes dans ce contexte, c’est énorme. Aucun journal papier ne réalise ce tirage, excepté Ouest France. Sans compter ensuite les rediffusions, en France et à l’étranger, la possibilité de  visionner les reportages sur Internet. On ne peut pas dire qu’on travaille pour rien.

Bon je n’irai pas jusqu’à prétendre toucher 500 000 personnes 🙂  j’atteins péniblement les 100 visites par jour – de toute façon, je ne suis pas journaliste. Ce que j’exprime sur ce blog vous paraît éclectique mais il s’agit d’informations qui m’intéressent moi d’abord –«focusées» comme dirait mon très bon ami- afin d’observer, de comprendre pour enfin «agir». Agir ici pour moi c’est vous exprimer, à travers ce blog, ce que je ressens par rapport aux informations. Je vous accorde qu’il y a profusion, qu’il faudrait que je mette un peu plus de temps pour les expliquer. Pour moi, c’est tellement évident mais on m’a déjà dit «C’est évident mais c’est mieux de le dire».

Par exemple, dans le billet de lundi à propos de nos consciences, j’ai parlé du documentaire sur James Lee Burke – Louisiana Stories. Je lis des romans noirs mais je ne connaissais pas cet écrivain. Quelques jours avant d’avoir vu le documentaire, j’ai regardé le film «Dans la brume électrique» mentionné dedans. Et j’ai zappé au bout d’un moment car je le trouvais violent. Et voilà que je tombe par hasard sur le docu quelques jours plus tard et je reconnais l’une des scènes du film. Alors j’ai regardé et j’ai compris pourquoi le film était violent. Mais il n’y avait pas que la violence des livres de l’écrivain qui était expliquée, celui-ci a également exprimé ses sentiments à propos du pouvoir en place de l’époque, celui de Georges W Bush et partant, nous faire prendre conscience de la démocratie aux USA. «Les grandes nations, les démocraties, ne créent pas la pauvreté. C’est pourtant ce qui se produit». Oui, ici je corrige ce que j’ai mis dans le billet d’origine dans lequel j’ai dit «c’est pourtant l’inverse qui se produit».

Bon documentaire !

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