Le XXIème siècle a eu dix ans et durant ces dix ans, qu’est ce qui s’est passé en Afrique?

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D’avance pardon pour la longueur de ce billet et aussi parce que je me suis restreinte à ce que j’ai lu sur le Net sur les 3 dernières années en fait. Et vous remarquerez comme moi que l’on y parle beaucoup de Thomas Sankara, le président du Burkina Faso, assassiné peu de temps après son discours en hommage au Che Guevara, et que Michel Collon, entre autres, appelle le Che Africain.

Un demi-siècle tout mauvais (survie.org)

Tel est le titre de l’édito de Billets d’Afrique et d’Ailleurs du n° 187 publié en janvier 2010 que je vous remets ici en intégralité car il mérite d’être lu ou relu en introduction de mon billet présentement…

Le 21 juin 2009 un communiqué de l’Elysée déclare : «La célébration en 2010 du 50ème anniversaire de l’indépendance de quatorze ex-colonies françaises doit être l’occasion de souligner et de confirmer l’évolution des relations entre la France et l’Afrique subsaharienne qui doivent rester privilégiées tout en étant renouvelées, équilibrées et transparentes».
Fort bien ! Hélas, dans le même communiqué on lit également : «Le président Nicolas Sarkozy a confié à l’ancien ministre Jacques Toubon « la mission de préparer et d’assurer la mise en œuvre d’une initiative ’2010 – Année de l’Afrique’ »».
Sans avoir besoin de rappeler la vieille et longue histoire françafricaine de Jacques Toubon, notamment dans le cadre du Club 89, qu’il animait avec des gens comme Michel Aurillac, ancien ministre de la coopération, et Robert Bourgi, qu’on ne présente plus, on a pu se faire une idée de l’ «évolution», des relations «renouvelées», qu’il allait mettre en œuvre, dès les jours suivants. Jacques Toubon en effet est présent à Brazzaville avant, pendant et après l’élection présidentielle du 12 juillet 2009. Il y affiche un zèle outrancier pour Sassou Nguesso, cautionnant un processus électoral plus que douteux, attaquant le représentant de l’UE, Miguel Amado, pour ses critiques, qualifiées d’»ingérence», des conditions électorales. Toubon se démène à Brazzaville flanqué de son compère Patrick Gaubert, député européen UMP, président de la LICRA, celui qui fut accusé par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme d’avoir fait pression sur les familles des victimes du massacre du Beach, pour que Sassou puisse faire son propre procès pour innocenter ses sbires, alors qu’un procès était, et est toujours, en cours en France pour ces faits.
On ne saurait imaginer incarnation plus virulente de ce que la Françafrique a eu de pire dans sa longue histoire : mépris du peuple congolais, complicité avec un dictateur établi dans le sang de ses compatriotes, encouragement à la pire gestion mafieuse des richesses d’un pays exsangue. Si on avait voulu ôter toute crédibilité à cette opération du cinquantenaire on n’aurait pas fait mieux.
Mais Sarkozy ne s’est pas contenté d’introniser le vieux cheval de retour Allgood, en chantre de la nouveauté, il a lui-même payé de sa personne. Il faut voir la conférence de presse qu’il a tenue le 16 décembre à l’Elysée, entouré des représentants de 11 pays du bassin du Congo siégeant à la Commission des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), dont quatre chefs d’États, les présidents Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Biya du Cameroun, Déby du Tchad et Bozizé de Centrafrique. Cette prestation constitue un sketch françafricain caricatural. Aucun humoriste satirique n’aurait imaginé mieux. La séance dure en tout 35 minutes. Nicolas Sarkozy commence par présenter la brochette alignée à la tribune et exposer la question du bassin du Congo pendant huit minutes, puis il répond aux questions pendant dix minutes. A ce moment, il affirme en se tordant de rire (Ah la bonne blague en effet !) «Mais je ne suis pas le porte-parole».
Denis Sassou Nguesso parle alors pendant cinq minutes pour «saluer les initiatives du Président Sarkozy», Idriss Déby pendant cinq minutes pour «demander à Nicolas Sarkozy d’organiser des réunions pour le sauvetage du lac Tchad», François Bozizé pendant quatre minutes pour «soutenir l’action de la France», Biya pendant deux minutes pour»dire merci» implorer qu’»on secoure financièrement les pays africains» qui sont»derrière le président Sarkozy».
Dans son introduction Nicolas Sarkozy a demandé «qu’on tourne la page du débat sur la colonisation et la post colonisation». Comment le pourrait-on devant cette exhibition grotesque ? On imagine Sankara à cette tribune, comme il aurait dit très haut la réalité et remis les choses et les gens à leur place !

[Vite Dit dixit Walid Hicham mais Bien Dit]

Mort de Sankara, situation de nos pays : tous coupables ? (Walid Hicham)
Clément. 24 ans en décembre 2011 : «c’est la faute à votre génération si non seulement Thomas est mort mais si aussi le Burkina en est aujourd’hui à ce stade»
[…]
Clément, Zoely, deux mondes. Deux exigences. Compatibles : rendre demain meilleur passe par nous tous. Mais comment ? Question sur la table.

Réponses apportées en commentaires sur le billet


prettyzoely
octobre 18, 2011
Extrait de notre conversation si je puis me permettre
Oui je confirme, nous pourrions construire des ponts et des cathédrales mais avant cela, nous devrions reconstruire l’Humanité. Vaste programme et quelle prétention de ma part !!! « Chacun de nous est l’humanité », dit Nicanor Perlas dans sa triarticulation sociale et j’y crois DUR COMME FER !!! Comme je crois à cette citation de Henri Bergson : «L’avenir de l’humanité reste indéterminé, parce qu’il dépend d’elle.» Sauf qu’Amin Maalouf dit que nous sommes entrés dans le 21ème siècle sans boussole et pose la question L’humanité aurait-elle atteint son «seuil d’incompétence morale ?»
Enfin, j’espère que tu vois ce que je veux dire…Transmettre la valeur de l’Humanité (en tant que formateurs) seulement nous ne détenons pas la science infuse, enfin c’est ce que je pense…je préfèrerais Sensibiliser à la valeur de l’Humanité. Petit à petit alors, par petits groupes…Tu vois, j’ai retenu ce que tu as dit concernant mon impatience -grand sourire.
Pour paraphraser Ghandi, notre planète est suffisante pour satisfaire les besoins de tout le monde mais trop petite pour assouvir les appétits de chacun. Pierre Calame

Sophie K
octobre 18, 2011
(qui s’excuse à chaud et en coup de vent des fautes d’orthographe et du manque d’accent sur les lettres pour cause de clavier non « averti », oups non AZERTY)
reactions a chaud…
Il est lucide ce Clement, j’ai rarement rencontre des jeunes burkinabes tenant ce discours. En general les jeunes s’en prennent aux politiques sans reflechir sur les actions de la societe civile. Thomas Sankara avait dit que la lutte devait continuer coute que coute meme apres la disparition des leaders. Et en effet peut etre aurait il fallu repondre immediatement et s’engager dans une lutte contre le pouvoir actuel mais surtout continuer dans l’elan de cette ardeur pour un meilleur present que Thomas Sankara avait reveillee chez les Burkinabes.
e pense que chacun de nous porte sa responsabilite dans le devenir de l’humanite, a l’echelle personnelle ou celle de la communaute
je cite «merci PrettyZoely» : «L’avenir de l’humanité reste indéterminé, parce qu’il dépend d’elle.» Sauf qu’Amin Maalouf dit que nous sommes entrés dans le 21ème siècle sans boussole et pose la question L’humanité aurait-elle atteint son «seuil d’incompétence morale ?»
Clement fait sans doute partie de cette generation perdue ou gachee tout comme mes nieces et ca fait tres mal au coeur. La plupart des personnes s’en prennent au pouvoir et non sans juste raison mais quelles ont ete/sont les initiatives individuelles ou communautaires pour changer la situation.
Y-a t-il une dose de fatalisme, est-ce du au manque d’education, aux conditions precaires de vie qui empechent le peuple de penser «futur». Apres tout, se reveiller le matin au burkina faso, c’est se lever pour trouver quelques francs pour acheter a manger,teindre et tisser inlassablement, preparer ses fils avant de se coucher etc, pousser les chars, remplir les sachets d’eau…
Alors oui, peut etre qu’un vrai changement ne peut avoir lieu que sous l’impulsion de certaines personnes desireuses et capables d’agir au sein de la societe civile pour changer les mentalites et expliquer au peuple qu’un gouvernement elu a des comptes a lui rendre.
j’ai toujours a l’esprit, l’image de cette vieille femmes, marchant sur mon six metres, ployee sous la charge de fagots de bois…portant un tee-shirt a l’effigie de Blaise Compaore. La veille, ce dernier avait tenu un grand meeting presidentiel dans le stade de Ouaga, c’etait juste avant les elections 2010. Certains y sont alles pour les tee-shirts et l’eau !!
Moi, je sais ce que cette femme trouve chez elle en rentrant, pas d’eau courante, peut etre pas d’electricite, une maison au confort plus que rudimentaire. De temps en temps elle envoie un enfant acheter un sachet de the et un quart de sucre. Enfin, elle passe sa vie courbee sur un feu de bois pour preparer le dinner et teindre les fils, intoxiquee par la fumee MAIS elle porte un tee shirt du president qui n’a rien fait pour changer sa vie au cours des 24 dernieres annees ou celles de ses enfants et petits enfants que je vois marcher dans la rue en periode de poussiere souffrant de serieuses quintes de toux qui s’installent pour durer faute d’argent pour acheter des medicaments.
Le message transmis par cette femme malgre elle m’a revoltee.
QUI va ou peut se charger de faire comprendre a cette femme ou aux plus jeunes et leur faire comprendre l’incongruite de la situation. ce qui me ramene a ce «fameux seuil d’incompetence morale» qui m’a interpellee.
Je ne sais si j’ai repondu a ta question Walid ou fait un hors sujet mais j’avais des choses a dire !

walidhicham octobre 20, 2011
Bien vu la Moaga Nassara K. C’est d’une tristesse absolue et infinie. J’ai fais il y a deux ou trois ans une enquête sociologique dans certains villages : beaucoup parmi les personnes âgées pensaient que Saye Zerbo (président au début des années 80) était toujours le Chef de l’État. Encore plus fort : en 2005, dans son propre patelin, Blaise Compaoré s’est fait voler des voix par un illustre candidat. Ce dernier a mis sa photo à lui sur des supports de comm et a fait croire aux gens qu’il était Blaise Compaoré. Le jour du vote, croyant bien faire, ces «villageois» ont coché la case où figurait le visage du bonhomme, estimant voter pour Blaise (la consigne du chef était de voter pour Blaise). Un chef d’État dont le visage est inconnu de ses concitoyens, il faut aller au Burkina pour le voir.
La chance de Blaise ? Avoir eu un peuple qui sait raison garder.
Ceci me fait penser à la théorie développée par un dissident chinois. La philosophie du porc :
«En Chine, pratiquement tout le monde a le courage de défier sans vergogne la morale. Tandis qu’on ne trouve presque personne qui ait le courage moral de défier la réalité sans vergogne.»

Michel Collon (michelcollon.info)

Sankara, Lumumba, Amilcar Cabral et beaucoup d’autres étaient de vrais dirigeants africains. Si nous, l’Europe, avions un jour envisagé de «développer» l’Afrique, ce sont ces leaders que nous aurions soutenu. Extrait.
Thomas Sankara : le Che africain meurt le 15 octobre 1987
Lode Vanoost – 18 octobre 2011
Thomas Sankara, président du Burkina Faso, est assassiné le 15 octobre 1987, sept jours après son dernier discours public en hommage à Che Guevara. Il n’a jamais joui de la célébrité de son illustre modèle. A tort. Sankara reste le héros de nombreux Africains. Il est le Che africain.
Il persiste un mythe lancinant qui ne veut pas s’effacer : l’Afrique ne serait pas apte à porter des dirigeants responsables. Vraiment ? Aucun pays africain n’a connu la démocratie après la décolonisation. Sans exception, les leaders africains se sont avérés être des autocrates, des hommes corrompus ou des tyrans sanguinaires. Ils ne souhaitaient qu’une seule chose : être le plus riche possible, le plus vite possible. Voilà ce qu’est l’Afrique. Du moins, c’est ce que veulent faire croire les médias de masse des anciennes puissances coloniales.

Art & Culture au Mali

La littérature malienne : Coup d’œil sur 50 ans de création (maliweb.net)
Bamako Hebdo, 31/07/2010
En ce début du troisième millénaire, les sociétés africaines sont en pleines mutations. Confrontées aux exigences de la modernité, des traditions et des coutumes deviennent caduques et atypiques. Elles tiennent pourtant à conserver leur place dans un monde où des valeurs dynamiques nouvelles de plus en plus s’imposent. Face aux changements qui urgent tant, sur le plan des comportements que des mentalités, les écrivains agissent pour éviter des cassures et favoriser le relais dans l’harmonie. Au Mali les hommes et les femmes de lettres, de génération en génération, en vagues successives se transmettent la noble inquiétude face à un environnement qui de plus en plus nous échappe et nous devient étranger.
L’écrivain malien est  un objecteur de conscience. A ce titre son œuvre acquiert une importance sociale de premier plan en tant que miroir de notre conscient et de notre subconscient.
La production littéraire malienne est multiforme parce que couvrant les domaines de la poésie, du théâtre, de la critique littéraire, des contes et des légendes  et du roman. Mais c’est la prose romanesque qui s’impose sur les autres genres de par sa diversité thématique et stylistique et parce quelle constitue un art délayage.
L’image de l’Afrique traditionnelle, de l’Afrique riche et complète que le modernisme tente d’ébranler y occupe une place de choix et justifie en grande partie l’attribution de nombreux prix littéraires accordés à nos auteurs. Et aussi le gigantisme de la configuration littéraire malienne sur échiquier francophone au Sud du Sahara.

Axelle Kabou

L’AFRIQUE AU XXIE SIÈCLE : une conversation de bistrot d’Axelle Kabou (africultures.com)
Le XXIe siècle sera-t-il africain ? Axelle Kabou qui a publie, cette année, un essai intitule comment l’Afrique en est arrivée la, chez l’harmattan, tente de clarifier cette question, en s’appuyant sur son expérience internationale en prospective. Elle analyse les représentations dominantes des trajectoires de l’Afrique au cours de ce siècle en les situant dans un contexte global. Elle montre qu’a la résurgence du thème de la renaissance africaine répond celle de la régénérescence du monde. Derrière ces paravents, l’Afrique, adossée à ses partenaires étrangers, effectue, par certains aspects inquiétants, un retour au XXIe siècle. Faute d’exister, ce continent n’a, pour l’instant que des avenirs, pas de futurs.
LES RAVAGES DE L’AFRO-FERVEUR
À LA RECHERCHE D’UNE BOUSSOLE
FUTURS AFRICAINS ET INTÉRÊTS MARCHANDS
EXPLORER OU PRESCRIRE ?
PARFAIRE LE XXE SIÈCLE
RÉGÉNÉRESCENCE DU MONDE ET RENAISSANCE AFRICAINE
UN RETOUR AU XIXE SIÈCLE ?
QUI INSTRUMENTALISE QUI ?
RESTER EN VIE

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Ouvertures, le temps du Citoyen

Où en est la démocratie institutionnelle dans les pays africains ? (ouvertures.net)
par Bernado Houenoussi 10/06/2011 > Sud – Nord/Sud Politique
Le discours de La Baule prononcé par François Mitterrand le 20 juin 1990 lors du 16ème sommet France-Afrique a sonné le glas du régime du parti unique qui était la règle dans la plupart des anciennes colonies de la France. Une vingtaine d’années après, ces pays ont connu des fortunes diverses sur le plan démocratique. Eclairages.
[…]

Burkina : le pouvoir de Blaise Compaoré secoué
Pays frontalier du Togo, le Burkina-Faso est dirigé par Blaise Compaoré parvenu au pouvoir en octobre 1987 suite à  un coup d’Etat militaire, marqué  par l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. Les élections qui y sont organisées depuis 1991, ont toujours vu la victoire de Compaoré et celle de son parti le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Mais depuis avril dernier, le pouvoir de Blaise Compaoré tangue, conséquence d’une mutinerie au sein des forces armées. Une contestation que le président burkinabè s’évertue à calmer. Mais cette mutinerie s’ajoute à une situation socio-économique difficile pour la majorité de la population. Bien que le processus démocratique soit en marche au Niger depuis 92, il a été émaillé par plusieurs coups d’Etats militaires, dont le dernier a eu lieu en février 2010.
Ce putsch est une conséquence directe du fait que Mamadou Tandja, élu en 1999 et réélu 05 ans plus tard ait voulu demeurer au pouvoir en violation de la constitution nigérienne qui ne permet que 02 mandats consécutifs au président de la république. Après une transition dirigée par les militaires, le pays vient d’élire son nouveau président. Au Togo, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), l’ancien parti unique, dirige le pays sans interruption depuis 1969. Faure Gnassingbé au terme d’une élection contestée et marquée par des violences et plusieurs centaines de morts a succédé en 2005 à son père Gnassingbé Eyadéma, président de 1967 à 2005. Celui-ci dont la mort a été brutal en 2005, a dirigé d’une main de fer le pays dont il a pris la tête à la suite d’un coup d’Etat.

Afrique – Madagascar

L’aide au développement, ennemie de l’émancipation ? (bastamag.net)
AFRIQUE – PAR IVAN DU ROY (9 FÉVRIER 2011)
Présent au Forum social mondial de Dakar, l’universitaire kenyan, Firoze Manji, nous livre son analyse sur la renaissance des mouvements populaires africains. Éditeur du site pambazuka.org, il est aujourd’hui très critique vis-à-vis de «l’industrie de l’aide», qui entrave la réappropriation par les Africains de leur continent, gangrené par la corruption et le pillage des richesses.
Quelles sont les caractéristiques de la société civile africaine ?
Les grandes ONG seraient-elles néfastes pour l’Afrique ?
L’aide au développement devrait-elle s’arrêter !?
S’il y a des esclaves, qui sont les maîtres ?
Au moment des indépendances, tous les secteurs de la société civile africaine étaient solidement organisés. Pourquoi ces organisations ont-elles été balayées ?
Il y a donc bien une renaissance de la prise de conscience et des mobilisations ?
Les nouvelles technologies jouent-elles un rôle dans l’émergence de nouveaux mouvements sociaux ?
Pour redonner du pouvoir au citoyen, vous parlez de démocratisation plutôt que de démocratie. C’est-à-dire ?
La crise de confiance actuelle envers le système capitaliste est un point de départ. Mais le meilleur est possible, comme le pire lorsqu’on voit les tentations xénophobes se répandre en Europe…

Thomas Isidore Sankara : La jeunesse africaine se souvient du Héros ! (afrik.com)
SAMEDI 16 OCTOBRE 2010 / PAR EL HADJI GORGUI WADE NDOYE, POUR L’AUTRE AFRIK
Vingt trois (23) ans déjà ! La mémoire du Che Africain assassiné reste encore vivace dans le cœur et l’esprit de la Jeunesse africaine ! En ce samedi, 16 octobre, journée mondiale de lutte contre la faim qui affecte avec la malnutrition près d’1 milliard de personnes dans le monde, se souvenir de Sankara est plus que d’actualité. Hier, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo, en Espagne, en Italie, en France, en Allemagne, au Canada, en Suisse, au Sénégal etc, des jeunes, disciples inconditionnels du jeune Chef d’Etat africain, ont scandé « Justice pour Sankara justice pour l’Afrique » publiquement ou dans le silence. Des messages de souvenir et de prières sont envoyés sur les réseaux sociaux pour que la mémoire de Sankara reste éternelle et que justice lui soit rendue.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur de publication du magazine panafricain en ligne ContinentPremier.Com
Lire aussi : Sankara ou le mythe burkinabé
Thomas Sankara, un mythe toujours vivant (vidéos)

Madagascar : “La France ne se cache plus” (topmada.com)
22 mai 2009
Crise malgache, la France ne se cache plus
La France ne se cache plus et se découvre d’ailleurs de plus en plus dans ses manœuvres pour neutraliser définitivement le Président Marc Ravalomanana.
Nous avons déjà reçu la visite de Robert Bourgi, le factotum de Jacques Foccart, et qui prétendait avoir eu la peau de Jean-Marie Bockel, l’ancien Ministre français de la Coopération qui abhorrait les réseaux françafricains et ses pratiques néocoloniales.
Ainsi, nous devons à Claude Guéant, le puissant secrétaire général de l’Elysée, l’introduction de Andry TGV auprès du Guide Lybien Muammar Kaddhafi (cf. Lettre de l’Océan Indien – Madagascar – Paris recommande TGV à Kadhafi). Claude Guéant est un gardien des méthodes «anciennes» contrairement à Jean David Levitte et Bruno Joubert qui sont plus «modernes» et donc adversaires de la diplomatie parallèle.
Il est clair que les condamnations de la France, de la Francophonie et de l’Union Africaine ne sont que de façade. Il y a d’ailleurs un symbole qui ne trompe pas : l’arrivée de l’Ambassadeur de France le lendemain de la victoire d’Andry TGV, le lendemain, jour pour jour. Cela rappelle aux connaisseurs de la Françafrique, l’arrivée de Guy Penne à Ouagadougou le lendemain du coup d’Etat contre Thomas Sankara. Le lendemain aussi, jour pour jour.

L’Afrique trahie : La finance contre les peuples africains (afrology.com)
 par Damien Millet 15 juin 2008
Les dirigeants des pays d’Afrique, quand bien même ils ont été élus, sont avant tout les « poulains » des multinationales et de la finance mondialisée. Ces pays sont ainsi dirigés par ceux qui ont su s’allier telle grande puissance, tel réseau mafieux, telle grande entreprise stratégique. La Françafrique, analysée au scalpel par François-Xavier Verschave et l’association Survie |1|, a ses bons élèves qui multiplient les décennies au pouvoir et servent les intérêts de ceux qui leur ont permis d’être aussi haut placés : Blaise Compaoré au Burkina Faso (le tombeur de Thomas Sankara), Paul Biya au Cameroun, Denis Sassou Nguesso au Congo (le tombeur de Marien Ngouabi), Eyadema Gnassingbé au Togo |2| (le tombeur de Sylvanus Olympio), Omar Bongo au Gabon, Idriss Déby au Tchad ou encore Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie. Ce réseau d’intérêts peu avouables se renforce avec quelques nouveaux venus, par exemple François Bozizé en République centrafricaine, Joseph Kabila en RDC ou Mohammed VI au Maroc. D’autres dirigeants sont sous contrôle des États-Unis, comme Paul Kagamé au Rwanda, Yoweri Museveni en Ouganda, Olusegun Obasanjo au Nigeria ou encore Marc Ravalomanana à Madagascar. Parfois ils savent se parer d’habits démocratiques mais des élections régulières et le multipartisme peuvent tout à fait être de simples alibis. Ce sont toujours les intérêts financiers qui pilotent derrière Abdoulaye Wade au Sénégal, Amadou Toumani Touré au Mali, Mamadou Tandja au Niger, John Kufuor au Ghana ou Thabo Mbeki en Afrique du Sud.

Thomas Sankara – Sennen Andriamirado

Pour terminer, un hommage que je veux rendre au Burkinabè fâché (pour son président assassiné) et au grand journaliste Malgache que je n’ai pas connu (grâce aux liens qui ont « existé » entre ces deux hommes)…Cette période concerne le XXème siècle en revanche puisque Thomas Sankara et Sennen Andriamirado sont décédés respectivement en 1987 et en 1997. A dix ans d’intervalle donc…

Thomas Sankara – Sennen Andriamirado (thomassankara.net)
Sankara le Rebelle 
de Sennen Andriamirado
1987, 237 pages, Jeune Afrique Livres
Contact Edition : Jeune Afrique Livres 51 avenue des Termes 75017 Paris
Présentation (4ème de couverture)
Août 1983 : un jeune capitaine du nom de Thomas Sankara prend le pouvoir à Ouagadougou à la tête d’un groupe de jeunes militaires. Un coup d’Etat de plus. Bien vite il apparaît que Thomas Sankara n’entend pas être un chef d’Etat comme les autres. L’homme qui passait pour un disciple de Kadhafi se révèle des plus indépendants et la révolution qu’il ne cesse d’appeler de ses vœux consiste surtout à prôner la justice sociale et à faire vivre le peuple burkinabé au niveau de ses moyens. Très populaire parmi les jeunes, au Burkina Faso mais aussi à travers toute l’Afrique Noire, il appartient, avec le Ghanéen Jerry Rawlings ou l’Ougandais Yoweri Musette, à une nouvelle génération de chefs d’Etat qui ne veulent pas sacrifier leurs idéaux sur l’autel du pragmatisme. Plus que tout autre, il incarne l’espoir désespéré des Africains des années quatre-vingt.
L’auteur
« Rédacteur en chef au groupe Jeune Afrique, il a suivi au jour le jour l’action de Thomas Sankara, avec lequel il s’est lié d’amitié. Nul ne connaît mieux que lui l’itinéraire du président burkinabè, de sa prime enfance jusqu’à aujourd’hui. Un récit de journaliste, après une longue enquêtes, au Burkina Faso et ailleurs, et d’innombrables entretiens avec Thomas Sankara et son entourage mais aussi avec ses adversaires et détracteurs. » extrait de la 4 ème de couverture.
Grand reporter à Jeune Afrique il a sillonné le continent dans tous les sens, rencontré de nombreuses personnalités du continent. Ses articles étaient attendus mais aussi redoutés.
Il est aussi l’auteur des ouvrages :
– Le Mali Aujourd’hui » (Editions du Jaguar 2001, avec Virginie Andriamirado),
– « Il s’appelait Sankara » (Journal Article, Jeune Afrique, 1989),
– « Madagascar Aujourd’hui » septembre 1996 aux Editions Jaguar, réédité le 16 décembre, et donc le 13 octobre 2004 dernier).
Il est décédé le 15 juillet 1997.

Sommaire du livre
Avant propos

Introduction
1 – « Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père »
2 – Un militaire sans formation politique n’est qu’un criminel en puissance
3 – Démission en direct
4 – Héros malgré lui
5 – J. B. O. contre le « capitaine peuple »
6 – « Sankara n’est pas Guy Penne »
7 – A chacun son tract
8 – La nuit du 4 août
9 – « Nous ne sommes rattachés à aucun clocher »
10 – D’une erreur historique à l’autre
11 – « Qu’avons-nous fait pour mériter autant d’hostilité ? »
12 – La deuxième guerre des pauvres
13 – « L’enthousiasme révolutionnaire ne se mange pas »
14 – Vive les singes extérieurs… de pauvreté
15 – Si la capitaine fait la sieste
16 – « Ma sœur est allée en prison »
17 – Deux repas et dix litres d’eau
18 – Les gars bien et les impérialistes en particulier français »
19 – « Tuez Sankara, demain il y aura vingt Sankara »
Notes
Repères chronologiques

Sennen ANDRIAMIRADO (africultures.com)
Sennen Andriamirado a été grand reporter et un des quatre rédacteurs en chef délégués de l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique situé à la « Rue d’Auteuil ». En 1993, il quitte Jeune Afrique après 18 ans et se lance dans la communication.
Son livre sur l’assassinat du président Thomas Sankara est un des livres les plus importants pour comprendre l’Afrique et la Françafrique (cette zone de non-droit dans les relations franco-africaines au mépris des peuples africains et français).

Capitaine Thomas Sankara. requiem pour un président assassiné (africine.org)
Didier Mauro, Marie Roger Biloa
Moyen | Burkina Faso | 1988
avec Sennen Andriamirado, Thomas Sankara
descriptif

À Ouagadougou, en octobre 1984, Thomas Sankara évoque les réalisations de la révolution burkinabè, la condition féminine, le développement économique, la conférence de Berlin et le partage de l’Afrique entre les puissances euroéennes en 1885, la période coloniale, la coopération, Amilcar Cabral et les luttes de libération, l’identité culturelle et les cosmogonies africaines, les perspectives d’avenir pour le continent africain.

À Paris Germaine Pitroipa, une amie de Thomas Sankara, (NDLR plutôt une collaboratrice qu’une amie) qui fut l’une des premières femmes Haut Commissaire du Burkina Faso parle de la conférence entre les idées et les actes du président.
Le film est présenté par Marie Roger Biloa et conclu par Sennen Andriamirado.
Équipe du film
Interview de Thomas Sankara réalisé par Benedetto Manacorda

Reportage au Burkina Faso : Eric Dazin, Benedetto Manacorda, Didier Mauro, Jean Nocerra
Reportage en France : Marie Roger Biloa, Didier Mauro, Danièle Séne, Pierre Goetschel, Frederic Pfohl
Musique : Orchestre « Les Ambassadeurs »

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