En Ethiopie, les peuples autochtones n’ont pas de droit…#9août #Survival #Arte

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Oui, c’est choquant de lire les grands titres rapport à l’Ethiopie qui cède des terres agricoles en pleine période de famine. Sauf que ce n’est pas la faute des peuples, il faut s’en prendre au gouvernement.

Ca me rappelle quelque chose, et vous ? L’éternel débat des terres cultivables en Afrique et à Madagascar « cédées » à des pays étrangers. A Madagascar, ça a abouti à la destitution du Président Ravalomanana car il n’a pas consulté le peuple…eh ouais, eh ouais. Malheureusement, cette destitution n’a pas amélioré la situation au pays, elle est même aggravée par le gouvernemment de fait en place.

Et en Ethiopie, la famine sévit depuis des lustres, eh ouais eh ouais car toujours le gouvernement n’a pas consulté le peuple.

Survival France

Révélation : l’Ethiopie cède des terres agricoles à des compagnies étrangères en pleine période de famine
25 Juillet 2011
A noter que cet article peut être lu sur d’autres médias…
Une enquête de Survival International a apporté des preuves alarmantes selon lesquelles les tribus indigènes sont spoliées de leurs terres agricoles les plus productives pour être allouées à des compagnies étrangères qui y pratiqueront une agriculture intensive d’exportation – alors que des milliers de personnes souffrent de la famine en cette grave période de sécheresse qui affecte le sud de l’Ethiopie […]

L’Ethiopie s’en prend à Survival
10 Avril 2011
[…] Chacun de ces traités internationaux reconnaît également le droit des communautés à être consultées de manière adéquate sur les projets de développement qui les affectent. Plus récemment, en 2007, la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples indigènes a confirmé que ‘les Etats doivent consulter les peuples indigènes concernés et coopèrent avec eux de bonne foi (…) en vue d’obtenir leur consentement, libre et éclairé, avant l’approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l’utilisation ou l’exploitation des ressources minérales, hydriques ou autres’.
L’Ethiopie ne s’est pas opposée à la Déclaration, mais n’a fait aucun effort pour obtenir le consentement libre et préalable des communautés indigènes vivant en aval de Gibe III. Elle ne peut prétendre le contraire. Tant que Zenawi continuera de faire ce qu’il a toujours promis de ne pas faire, Survival et d’autre organisations comme la nôtre continueront de faire pression sur lui. Qui sait ? Peut-être s’intéressera-t-il à la question plutôt qu’à la couleur de notre peau ou à la conduite de nos aïeux coloniaux.

Reportages en Ethiopie sur Arte dans la rubrique Comprendre le monde

J’ai vu l’un de ces reportages rediffusés en juin ou juillet dernier ? Enfin, plus précisément j’ai vu un reportage similaire car je ne me souviens plus du titre…
Mon opinion sur le reportage que j’ai vu : l’Inde croit bien faire ou est-ce la concurrence avec les autres pays émergents tels que la Chine  en Afrique ? Le cynisme du consultant en bourse français (je ne me souviens plus de son nom) m’a fait froid dans le dos.

Ethiopie : des fleurs contre la faim
SAMEDI 8 MAI 2010 À 19H15
– 19/05/10
De Tilman Przyrembel, Sebastian Kuhn und Wolfgang Schoen – ARTE GEIE / TV Schoenfilm – Allemagne 2010
L’Europe, l’Inde et les Émirats arabes unis se l’arrachent. Depuis plusieurs mois, la fleur éthiopienne n’en finit pas de s’exporter. À une vitesse extravagante. En un an, les revenus tirés des exportations de fleurs ont augmenté de 500%, faisant de l’Éthiopie le deuxième pays exportateur de fleurs coupées du continent, juste derrière le Kenya voisin.

Face à l’afflux massif de demandes d’autorisation d’exploitation en provenance des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Inde ou même d’Israël, les autorités éthiopiennes ont pris conscience de tout le bénéfice qu’elles pouvaient tirer de leurs terres et de leur climat, propices à la culture de nombreuses variétés de fleurs, et ce toute l’année. Le gouvernement a donc décidé de louer des milliers d’hectares à des investisseurs étrangers.

C’est le cas de Sai Ramakrishna Karuturi, un Indien plus connu sous le nom de Monsieur Ram. Arrivé il y a huit ans, il exploite onze hectares à proximité d’Addis-Abeba. Les roses ont fait de lui un homme riche. Monsieur Ram emploie près de 6 000 personnes, dont 80 % de femmes, âgées pour la plupart d’une vingtaine d’années. Recrutées dans les villages alentour, elles gagnent l’équivalent de 50 cents par jour.

«L’agrobusiness» explose. Selon les études les plus récentes de l’ONU, de 15 à 20 millions d’hectares de terrains ont déjà été bradés en Afrique. Aujourd’hui, le pays compte près de soixante-dix exploitations horticoles, dont plus de la moitié sont détenues par des entreprises étrangères. Quelques 1 700 hectares de terres sont consacrés à la culture de roses et autres variétés particulièrement prisées par les Européens et les Asiatiques.

Ethiopie : des roses contre la faim
CARNET DE ROUTE – 06/05/10
„LA GRANDE BRADERIE „ OU „L’ÂGE D’OR“
Depuis une semaine, nous sommes en Ethiopie, pour tourner un reportage sur les terres cultivables bradées aux investisseurs étrangers.

L’Ethiopie est un grand pays avec de grandes diversités géographiques : de l’alpin jusqu’au désert. La moitié du pays est constituée de régions montagneuses, avec des températures de 10 à 20°C. Un atout pour le tourisme, mais aussi un climat idéal pour diverses activités agricoles, allant du café aux roses. Idéal pour les roses selon les plus grands exportateurs de roses d’Ethiopie, qui ont choisi ce pays parmi tous les autres principaux concurrents en raison de son climat.
Après une semaine à Addis Abeba, la réalité nous saute enfin aux yeux. Une population inféodée. Un profit roi.
Plus grande sera la population, plus grand sera le marché potentiel pour leurs produits. Plus la population augmente, plus les investisseurs y puisent leurs employés, que ceux-ci soient des ouvriers spécialisés ou des professionnels fortement qualifiés. Avec une population de presque 70 millions d’habitants, – dont 85% vit de l’agriculture – l’Ethiopie est considérée comme un emplacement fiable pour les investissements. Le gouvernement a pris conscience de tout le bénéfice à tirer de la terre et du climat. Il a décidé de mettre les bouchées doubles en louant des milliers d’hectares à des investisseurs étrangers.
Pendant notre séjour, nous avons rencontré différents responsables politiques, des économistes, des investisseurs et des opposants à la vente des terres. On nous a parlé de « sécurité alimentaire », de « cours mondiaux fluctuants » de « main d’œuvre à prix cassés ». On nous a laissé entendre que l’Ethiopie tutoyait l’âge d’or… Et pourtant, les chiffres de l’importation et de l’exportation font le grand écart.
L’Ethiopie – investisseurs étrangers inclus – exporte pour 1,5 milliards de dollars de produits agricoles par an, mais importe en parallèle pour 2 milliards de dollars de produits destinés à l’alimentation…
A LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ
Bénédiction ou malédiction que ces terres fertiles et cultivables à merci, affermées pendant 99 ans à des investisseurs étrangers ? Un grand mensonge pour la plupart des Ethiopiens, qui se sentent spoliés de leurs origines, de leur identité par cette grande braderie organisée.

Après une semaine à Addis Abeba, la réalité nous saute enfin aux yeux. Une population inféodée. Un profit roi.
L’ESPOIR D’UNE VIE MEILLEURE
Degefu Demeksa, agriculteur dans le petit village d’Holeta, à 30 minutes de route d’Addis Abeba. Son histoire est loin de représenter un cas isolé.

Quelques années auparavant, deux hectares de terres cultivables, transmises de génération en génération assuraient une confortable subsistance à sa famille. Des investisseurs sont arrivés. Leur choix s’est porté sur ses terres, acquises à grand renfort de dollars. Le gouvernement a promis un dédommagement substantiel. Devant la promesse d’une vie meilleure, la famille a cédé… Aujourd’hui, ses terres sont réduites à une peau de chagrin. Juste à côté des plantations de fleurs surveillées et ceintes de barbelés. Sa production personnelle ne suffit plus à assurer la subsistance de sa famille. Ses enfants sont obligés de travailler dans la grande ferme horticole. Du dédommagement promis par le gouvernement, aucune trace… Dénoncer l’injustice et la spoliation est vain. Et Degefu Demeksa n’a pas d’argent pour engager une procédure.
PAYSANS ET INVESTISSEURS
Pendant notre rencontre, quelques voisins se regroupent autour de nous. Des femmes, pour la plupart, souvent de jeunes mères. Elles ont appris qu’une équipe de journalistes européens, intéressés par la « braderie » de leurs terres étaient sur place.

Deux mondes se font face. Nous, issus du monde des puissants. Elles, issues de huttes en torchis. Timides de prime abord, puis mises en confiance par nos questions, elles finissent par se confier. Leur souhait : être entendues et comprises. Des témoignages clairs dont l’authenticité nous touche… loin de la langue de bois pratiquée par les adeptes de « l’agrobusiness ».
LES FORÇATS DES CARTELS
Humilité ? Résignation ? Acceptation d’un destin scellé d’avance ? Une subtilité difficilement perceptible pour un cerveau européen rompu à la loi de l’économie de marché. Une nuance issue d’une vérité élémentaire, abrupte dans sa nudité : la survie.

Il y a peu de temps encore, la nature dictait son rythme aux paysans. Les récentes mutations ont chamboulé un ordre naturel qui semblait immuable.
Pour subvenir à leurs besoins, les agriculteurs se voient condamnés à travailler dans les fermes horticoles. Pour des salaires de misère : 50 cents par jour, sans aucune protection contre les pesticides. Esclaves de cartels anonymes qui leur ont soustrait leurs biens.
DEUX MONDES : SI LOINTAINS, SI PROCHES…
Déjà deux heures se sont écoulées depuis le début de notre rencontre.

Deux heures, deux mondes, face à face… Si lointains, si proches.
En filigrane, le récit de destins définitivement scellés. Une sensation de temps suspendu. Respirer, regarder, partager. Les fermiers de Holeta. Une autre vérité. Aussi réelle que celle de notre monde « civilisé »», où se succèdent des tragédies quotidiennes accessibles directement par les médias.
Brusquement, tout le monde se lève, comme un seul homme. Le destin reprend ses droits. Il est temps de retourner travailler… Troublés, nous les suivons du regard, un pincement au cœur, désemparés, impressionnés par la vérité nue de cette réalité africaine.
Quelques jours après notre retour, je me rends au marché. C’est le premier jour où il fait beau, le soleil brille, les gens grouillent sur la grande place d’une ville « civilisée ».
Soudain, coincé entre une charcuterie et un magasin bio, je tombe sur un petit magasin de fleurs. Cinq roses à 2,99 euros. Les fermiers de Holeta…
Soudain, si proches…

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2 billets en un ! La Famine et la Politique Alimentaire (édité ce 5 août)
Dont RT @ClaireInParis : @JulieOwono Il y a un livre, déjà ancien, sur les famines . «Géopolotique de la faim» (1999) .tinyurl.com/3pky23v Toujours d’actu.

…Et moi j’ai des regards sur les pays du Sud dit @Atelier_medias